L’usine à pétales, une usine à bonheur
Alors que vous vous baladez dans le quartier de Jules Joffrin, à Paris, vous tombez sur une jolie devanture bleue avec des guirlandes. Sur un panneau à l’entrée est écrit “pas de pluie, pas de plantes. Pas de plante, pas de menthe. Pas de menthe, pas de mojito !” Ca vous amuse et vous entrez. Bienvenue à L’Usine à Pétales, chez deux fleuristes d’exception.
L’endroit n’a d’industriel que le nom : de grands pots de fleurs contre le mur, des petits vases sur les étagères, des cactus, des aloe vera ça et là, une lumière douce; un comptoir d’angle et deux petits bouts de femmes qui vous saluent en souriant. Ce sont Nolwenn et Anaïs, les artisanes florales.

Nolwenn et Anaïs se sont rencontrées à 15 ans alors qu’elles étudiaient à l’Ecole des Fleuristes de Paris, dans le XIXème. Elles sont devenues amies tout de suite, et chacune a suivi son parcours professionnel. Elles ont ainsi enchaîné des jobs avec des fleuristes, Anaïs devenant même responsable d’une boutique à seulement 19 ans.
A l’âge de 19 ans, leur Brevet Professionnel en poche, les filles décident de faire le pari fou d’ouvrir leur propre boutique. Elles tombent par hasard sur un emplacement dans le 18ème, un quartier qu’elles affectionnent particulièrement car c’est un coin populaire, dynamique, et qui évolue très vite; à 20 ans, elle créent leur société et à 21 ans, elles ouvrent enfin leur boutique. Elles ne se limitent pas à vendre des fleurs, elles créent également des compositions florales, pour des événements de la naissance à la mort. Elles nous ont montré une couronne funéraire si gaie qu’on aurait dit une couronne pour un anniversaire. Nolwenn explique que l’enterrement est le dernier hommage à la famille, et qu’elle ne voulait pas faire quelque chose de triste. On sent bien qu’elles s’investissent dans ce qu’elles font.
L’Usine à Pétales ce n’est pas seulement une boutique, c’est aussi un lieu de vie. “Certains clients viennent juste nous dire bonjour, ou regarder un peu ce qu’on a aujourd’hui. Parfois ils prennent un thé, ils restent quelques temps avec nous et puis ils reviennent a semaine suivante”.
Comment gère-t-on une entreprise à 20 ans ? “C’est facile”, m’explique Anaïs. “J’ai commencé à travailler à 15 ans, donc j’ai déjà 7 ans de métier derrière moi. J’ai déjà géré une boutique, c’est aussi pour ça que les investisseurs nous ont fait confiance”.
C’est touchant de voir deux si jeunes filles réaliser un rêve d’une telle envergure aussi jeunes. Pleines de douceur et de sourire, elles accueillent avec un vrai plaisir leurs clients dans un univers qui leur ressemble : cotonné et lumineux. Elles prennent un soin particulier au choix des fleurs qu’elles proposent. Elles préfèrent avoir un petit assortiment et être sûres que celui-ci soit de bonne qualité. Chez elles, pas de chambre froide. A la place, derrière la boutique, une petite cour, “Le Jardin Enchanté”, dans lequel elles ont mis les sapins cet hiver.
Le 23 avril, L’Usine à Pétales fêtera sa première année. Tout roule, et maintenant?
“On va essayer de se lancer dans l’événementiel. Pourquoi pas organiser des ateliers, se faire un peu plus connaitre. On a hâte de fêter tous ses anniversaires suivants. Le pari était peut-être fou, mais largement tenu !