Organiser un enterrement de vie de célibataire, une source de stress insoupçonnée ?

Le 29 novembre 2023 On en parle

Joyeux, émouvants et festifs, les enterrements de célibataires célèbrent l'amour, l'amitié, et les liens qui unissent la mariée et ses proches. Un moment privilégié pour se rassembler, s'amuser et créer d’heureux souvenirs avant le jour J. Mais il y a toutefois un aspect souvent sous-estimé : le stress intense qui pèse sur les épaules des organisateurs de cet événement.

Popularisés en France dans les années 90, l'enterrement de vie de jeune fille (EVJF) et son alter ego masculin, l'enterrement de vie de garçon (EVG), sont peu à peu devenus des rites de passage quasi-incontournables. L'occasion de réunir les amis les plus proches des futurs époux pour créer des souvenirs inoubliables avant qu'ils n'embrassent une nouvelle étape de leur vie. 

Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce sacro-saint rituel d'avant-mariage n'est pas toujours une bonne expérience, en particulier pour les personnes qui l’organisent. En effet, malgré la joie que ce suscite le fait de préparer cette journée spéciale pour les époux en devenir, l'organisation de ce type de rassemblement peut devenir une tâche stressante. Il faut trouver la bonne date avant le grand jour, inviter les personnes que les futurs mariés aimeraient voir auprès d’eux pour leurs derniers instants en tant que célibataire et ne surtout pas oublier de prévoir des activités qui conviennent à tout le monde. Une mission pour le moins fastidieuse !  

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Jeanne, 29 ans, confie son expérience à Madmoizelle : “Quand j’ai dû organiser le premier enterrement de vie de jeune fille d’une de mes amies, j’étais aux anges : je n’ai compté ni mon temps, ni mon argent. On a passé un moment merveilleux, et c’est un des souvenirs que je chéris le plus.” Mais ça, c’est la partie de la vérité qu'elle lui raconte. “L’autre partie, c’est le stress pas possible, les dizaines d’appels après des journées de boulot crevantes, la pression de ne pas être à la hauteur, l’angoisse que les choses ne tournent pas comme prévu, le coût élevé - parce qu’on met une attente énorme sur ces évènements…”, conclue-t-elle. 

Surprendre la future mariée, une pression bien réelle 

Lorsque Paula, âgée de 27 ans, s'est retrouvée chargée d'organiser l'enterrement de vie de jeune fille d'une amie, son appréhension a été immédiate. Pour elle, il s'agissait d'une tâche très éprouvante : “Il y a une pression énorme pour créer la surprise, pour générer de la spontanéité, mais cela semble tout sauf spontané pour les dix personnes qui passent des mois à planifier ! De plus, il y a une pression à en faire trop. La surconsommation, l'excès d'alcool, l'hyperactivité devant la future mariée... cela semble artificiel."  

Ajouté à cela l'aspect financier ! Car oui, selon la jeune femme, avancer d'importantes sommes pour un groupe peut être contraignant, surtout lorsque le remboursement prend des mois à être fait, voire plus, pour certaines personnes. 

Garantir la bonne ambiance, une charge mentale 

L'organisation d'un enterrement de vie de célibataire implique l'invitation des proches les plus chers aux cœurs des futurs époux. Alors, inévitablement, différentes personnes appartenant à des cercles d'amis distincts peuvent se retrouver à cette occasion. Pour Marina, jeune femme de 28 ans, cette situation était difficile à gérer.  

Sur les 15 personnes invitées au week-end consacré à l’une de ses amies, toutes étaient très différentes et ont eu du mal à s’accorder. “On ne se connaissait ni d’Eve, ni d’Adam, et on était pas du tout le même type de personnes — parfois, je me sentais un petit peu mal à l’aise. Il y a eu quelques engueulades sur les activités à faire, et la personne qui organisait tout se vexait très facilement…”, confie-t-elle à Madmoizelle. “Sur la fin, il y a eu un moment où on était toutes fatiguées, et où l’une des organisatrices de l’EVJF s’est mise à pleurer parce qu’elle avait peur que personne ne s’amuse. C’est dire la pression qu’elle s’était mise. Nous, ça nous a mises encore plus mal à l’aise.” 

Dire “non”, mission impossible ? 

Avouons-le : il peut être difficile (voire quasiment impossible) de refuser d’organiser ce type d’événement pour l’un de nos proche, car après tout, cet événement est censé être un préambule au mariage. “C’est très flatteur, d’avoir été choisie pour passer un moment privilégié avec la future mariée ! Le problème, c’est qu’on n'a pas le choix : personnellement, je me suis retrouvée catapultée dans des enterrements de vie de jeune fille de personnes que je connaissais à peine, sans avoir la possibilité de décliner poliment… Je n’avais ni le temps, ni les moyens financiers de m’investir dans ces évènements”, explique Candice, 30 ans, agacée par la pression sociale autour de ces évènements.  

Résultat ? Nous disons “oui” sans vraiment réfléchir, on “serre les dents”, et cela peut alors créer une forme de distance entre les futurs époux et les invités : “je me sentais prise en otage. Alors que le but, à la base, c’était de nous rapprocher.” 

Miser sur la simplicité 

Lorsqu'on planifie un enterrement de vie de célibataire, opter pour la simplicité se révèle la meilleure approche afin de garantir un moment agréable, tout en évitant des crises de panique inutiles. Ainsi, vous pourriez peut-être privilégier une journée ou une soirée décontractée et conviviale, centrée sur les goûts des futurs époux, sans nécessairement suivre les conventions traditionnelles de ce type d'événement, qui imposent souvent des jeux ou des activités spécifiques (qui risquent de ne pas faire l’unanimité). En fin de compte, ce sont souvent les choses les plus simples qui procurent le plus de plaisir... alors, allez à l’essentiel ! 

Puis n’oubliez pas qu’il est inutile de se mettre inutilement la pression pour organiser un événement en grande pompe. Le plus important est que tout le monde se sente à l'aise, et que les futurs mariés puissent ressentir tout l’amour que vous leur portez. 

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