Le mariage protestant

Fêtes sacrées, périodes de deuil : quand ne pas se marier selon les religions

9 min

Le mariage est une institution sacrée qui s'inscrit dans des traditions millénaires. Pourtant, selon les religions, certaines périodes sont jugées inappropriées pour célébrer une union. Fêtes sacrées, temps de jeûne, périodes de deuil. Chaque confession impose ses propres restrictions, influencées par des textes sacrés, des rites et des croyances ancestrales.

Freepik -  Photo d'illustration - Chaque confession impose ses propres restrictions en matière de mariage, influencées par des textes sacrés, des rites et des croyances ancestrales.

Le choix de la date d'un mariage ne repose pas uniquement sur des critères pratiques. Dans de nombreuses traditions religieuses, certaines périodes de l'année sont considérées comme inappropriées pour l'union sacrée du mariage. Le respect des temps de prière, de recueillement ou de jeûne premier sur la célébration festive, et les familles croyantes veillent à aligner leurs décisions avec les enseignements de leur religion. Ces interdictions ne sont pas arbitraires : elles s'inscrivent dans une vision spirituelle du temps , où certains moments sont propices à la fête et d'autres à la méditation. L'Encyclopédie des Religions de Mircea Eliade explore ces notions en profondeur, mettant en lumière la façon dont le sacré, le mythe, le symbole et le rite façonnent la vie des fidèles .

Fêtes sacrées, périodes de deuil : l'empreinte du sacré sur les choix nuptiaux

La vie des fidèles est rythmée par des moments de communion avec le divin, des périodes de recueillement et des célébrations qui marquent les étapes importantes de leur existence. Mircea Eliade, dans son exploration des phénomènes religieux, met en lumière la manière dont le sacré, le mythe, le symbole et le rite façonnent cette expérience. Ces éléments, loin d'être abstraits, influencent concrètement les décisions des fidèles, y compris le choix de la date de leur mariage.

Le sacré : une temporalité distincte

Pour les fidèles, le temps n'est pas uniforme. Il existe un temps profane, celui du quotidien, et un temps sacré, celui des fêtes religieuses et des rituels. Ces moments sacrés, comme les fêtes de Noël, de Pâques ou du Ramadan, sont perçus comme des fenêtres ouvertes sur le divin. Ils exigent un respect particulier, une mise à l'écart des activités profanes, y compris les célébrations festives comme les mariages.

Le mythe : des modèles de conduite

Les mythes, récits fondateurs des religions, ne sont pas de simples histoires. Ils servent de modèles de conduite, de repères pour les fidèles. Les périodes de deuil, par exemple, sont souvent associées à des mythes de mort et de résurrection, qui imposent un temps de recueillement et de deuil. Ces périodes, imprégnées de la présence des ancêtres ou des figures divines, sont considérées comme inappropriées pour les célébrations joyeuses.

Le symbole : un langage invisible

Les symboles, porteurs de significations multiples, jouent un rôle essentiel dans la vie des fidèles. Ils expriment des réalités invisibles, telles que la présence divine, la communion spirituelle ou la continuité de la tradition. Certaines dates, chargées de symbolisme religieux, sont considérées comme inappropriées pour un mariage, car elles sont associées à des valeurs ou à des événements incompatibles avec la célébration d'une union.

Le rite : des actions qui lient

Les rites, actions codifiées et répétitives, permettent aux fidèles de se connecter au sacré et de perpétuer les traditions. Ils rythment les étapes de la vie, de la naissance à la mort, en passant par le mariage. Les calendriers religieux, qui définissent les fêtes et les périodes de deuil, dictent le moment opportun pour célébrer ces rites. Ainsi, le choix de la date d'un mariage est souvent soumis à des règles rituelles, qui varient selon les religions.

1. Le mariage dans le christianisme : entre sacrement et respect du calendrier liturgique

Dans le catholicisme, le mariage est élevé au rang de sacrement, une union sacrée qui transcende la simple dimension humaine pour s'inscrire dans un dessein divin. Sa célébration, loin d'être un événement isolé, se fond harmonieusement dans le rythme de l'année liturgique, une symphonie de temps sacrés qui ponctuent la vie des fidèles. Le Missel romain, ce précieux recueil qui guide la liturgie catholique, joue un rôle déterminant dans cette orchestration, imposant des périodes de sobriété où les mariages sont déconseillés, voire interdits.

L'influence du Missel romain et du calendrier liturgique

  • L'Avent : Temps de préparation à Noël, marqué par la prière et l'attente, l'Avent est une période de recueillement et de sobriété. Les célébrations festives, y compris les mariages, sont donc déconseillées pendant cette période.
  • Le Carême : Période de pénitence et de purification, le Carême est incompatible avec la joie exubérante d'un mariage. Les fidèles sont invités à se concentrer sur la prière, le jeûne et l'aumône, des pratiques qui contrastent avec l'atmosphère festive d'une union nuptiale.
  • La Semaine Sainte : Point culminant de l'année liturgique, la Semaine Sainte commémore la passion et la mort du Christ. Le deuil liturgique qui imprègne cette période rend toute célébration de mariage inappropriée.

L'influence du calendrier liturgique sur les mariages chrétiens témoigne de la profondeur de la foi catholique et de l'importance des traditions religieuses dans la vie des fidèles.

Différences avec le mariage orthodoxe et protestant

Bien que partageant une racine commune dans le christianisme, les Églises orthodoxe et protestante abordent le mariage avec des nuances significatives, notamment en ce qui concerne les restrictions liées au calendrier liturgique.

Église orthodoxe : une liturgie rigoureuse

Dans la tradition orthodoxe, le mariage est un sacrement d'une grande solennité, et sa célébration est étroitement liée au calendrier liturgique. Les périodes de jeûne et les fêtes majeures sont des moments de recueillement et de prière, incompatibles avec la joie exubérante d'un mariage.

Le Grand Carême, qui précède Pâques, est une période de pénitence particulièrement stricte, pendant laquelle les mariages sont interdits. De même, les grandes fêtes liturgiques, telles que la Nativité et la Dormition de la Vierge Marie, sont des moments de célébration intense, réservés à la communion avec le divin. Les orthodoxes ont une liturgie très riche et très ancienne, et de ce fait, les règles sont plus rigides et moins souples.

Protestantisme : une approche plus souple

Le protestantisme, dans sa diversité de confessions, adopte une approche plus souple en matière de mariage. Certaines Églises protestantes autorisent les mariages tout au long de l'année, tandis que d'autres peuvent recommander d'éviter certaines périodes liturgiques.

Cette souplesse reflète la vision protestante du mariage, qui met l'accent sur l'engagement mutuel des époux et sur la bénédiction divine de leur union. Les restrictions liées au calendrier liturgique sont donc moins contraignantes que dans la tradition orthodoxe. 

Le mariage dans l'islam : des périodes de prière et de recueillement à respecter

Dans l'islam, le mariage, ou nikah, est une sunnah, une pratique fortement encouragée par le prophète Muhammad. Il est considéré comme un acte sacré qui unit deux personnes dans le respect et l'amour mutuel, et qui contribue à la stabilité de la communauté. Bien qu'il n'y ait pas d'interdiction formelle de se marier à certaines dates, certaines périodes de l'année sont traditionnellement évitées en raison de leur signification spirituelle particulière.

Le mois sacré de Ramadan 

Ce mois de jeûne, de prière et de réflexion est un moment de grande intensité spirituelle pour les musulmans. Les mariages sont souvent reportés pendant cette période afin de permettre aux familles de se concentrer sur le jeûne et la prière. De plus, les célébrations de mariage impliquent généralement des repas et des festivités, qui seraient difficiles à organiser pendant le Ramadan. Le ramadan étant un mois de recueillement, il est mal vu de faire des festivités.

Le mois de Muharram

Ce mois revêt une importance particulière pour les musulmans chiites, qui commémorent le martyre de l'Imam Hussein à la bataille de Karbala. Période de deuil et de recueillement, Muharram est un mois pendant laquelle les mariages sont généralement évités.

Les 10 premiers jours de Dhou al-Hijja

Ces jours précèdent l'Aïd al-Adha, la fête du sacrifice. C'est un moment de recueillement et de préparation spirituelle, pendant lequel les musulmans accomplissent le pèlerinage à La Mecque. Pour cette raison, les mariages sont souvent reportés.

En l'absence d'interdiction canonique, le choix de la date du mariage repose sur la tradition et la sensibilité de chaque famille. Il est important de tenir compte des coutumes locales et des préférences des futurs mariés et de leurs proches. Il est important de noter que l'islam est une religion pratiquée par des personnes de nombreuses cultures différentes, et que les coutumes liées au mariage peuvent varier considérablement d'une région à l'autre.

Le mariage dans le judaïsme : entre fêtes et périodes de deuil

Le mariage juif  est un moment de joie intense, une bénédiction divine qui unit deux âmes et deux familles. Cependant, le calendrier juif, riche en fêtes et en périodes de deuil, impose des restrictions strictes quant aux dates de célébration.

Le Chabbat (vendredi soir au samedi soir) 

Le Chabbat, jour de repos sacré, est strictement interdit pour les mariages. Toute forme de travail, y compris la célébration d'un mariage, est proscrite pendant cette période.

Yom kippour et autres jours de jeûne (Tisha Beav, 10 Tevet...) 

Les jours de jeûne, tels que Yom ippour et Tisha Beav, sont des moments de recueillement et de pénitence. Il est donc inapproprié de célébrer un mariage pendant ces périodes.

L'Omer (entre Pessah et Chavouot) 

L'Omer est une période de deuil qui commémore la mort des élèves du rabbin Akiva. Les mariages sont interdits pendant cette période, à l'exception du jour de Lag BaOmer, qui marque une pause dans le deuil.

Le mariage dans l'hindouisme : une question d'astrologie et de rituels

Dans la tradition nuptiale hindoue, le mariage, ou "vivaha", est bien plus qu'une simple union entre deux individus. Il s'agit d'un sacrement sacré, un "samskara", qui lie deux âmes pour sept vies. Le choix de la date de cette union est étroitement lié à l'astrologie védique et au panchang, le calendrier lunaire hindou. L'astrologie védique, ou "jyotish", joue un rôle prépondérant dans la détermination de la date de mariage. Les astrologues étudient les positions des planètes et des étoiles dans les horoscopes des futurs mariés afin de trouver une date propice, qui assure une union harmonieuse et durable. Le panchang, quant à lui, fournit un calendrier lunaire détaillé, indiquant les jours fastes et néfastes pour les différentes activités, y compris le mariage.

  • Les éclipses solaires et lunaires : Les éclipses sont considérées comme des moments de perturbations cosmiques, qui peuvent avoir une influence négative sur les mariages. Il est donc fortement déconseillé de se marier pendant ces périodes.
  • Le mois de Pitru Paksha : Ce mois est consacré aux ancêtres et au deuil. Les hindous rendent hommage à leurs défunts pendant cette période, et les mariages sont donc évités.
  • Chaturmas : Cette période de quatre mois, pendant laquelle le dieu Vishnu est censé dormir, est considérée comme défavorable pour les mariages.

Le mariage dans le bouddhisme : une flexibilité culturelle et spirituelle

Le bouddhisme, dans son essence, met l'accent sur la voie de l'éveil et la recherche de la paix intérieure. Contrairement à certaines religions qui imposent des règles strictes en matière de mariage, le bouddhisme adopte une approche plus souple, reconnaissant que l'union conjugale est avant tout une affaire de choix personnel. Toutefois, cette flexibilité n'exclut pas l'influencedes valeurs spirituelles sur le choix des couples. Les cérémonies de mariage bouddhistes varient considérablement en fonction des cultures et des traditions locales et le choix des dates et des périodes à éviter également. 

  • Les jours de jeûne bouddhistes (Uposatha) :Les jours d'Uposatha, qui marquent les phases de la lune, sont des moments de recueillement et de pratique spirituelle intense pour les bouddhistes. Il est donc considéré comme inapproprié de célébrer un mariage pendant ces périodes.
  • Les grandes fêtes spirituelles comme Vesak : Vesak, qui commémore la naissance, l'éveil et la mort du Bouddha, est l'une des fêtes les plus importantes du calendrier bouddhiste. Les mariages sont généralement évités pendant cette période afin de permettre aux fidèles de se concentrer sur les célébrations spirituelles.

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Questions fréquemment posées

Pourquoi certaines périodes de l’année sont-elles inappropriées pour un mariage religieux ?

Certaines périodes sont consacrées à la prière, au recueillement ou au jeûne, ce qui rend inapproprié l’aspect festif du mariage. Ces interdictions s’inscrivent dans une vision spirituelle du temps, où certains moments sont propices à la fête et d'autres à la méditation.

Quelles sont les périodes déconseillées pour un mariage catholique ?

 Dans le catholicisme, le mariage est déconseillé, voire interdit, pendant : 

• L'Avent (préparation à Noël) 

• Le Carême (période de pénitence) 

• La Semaine Sainte (commémoration de la passion et de la mort du Christ)

Y a-t-il des différences entre les traditions orthodoxe et protestante concernant le mariage ?
  • Orthodoxie : Des périodes de jeûne strictes comme le Grand Carême interdisent les mariages. Les fêtes majeures sont également réservées à la prière.
  • Protestantisme : Plus flexible, certaines églises protestantes autorisent les mariages tout au long de l’année, bien que certaines périodes puissent être déconseillées.
FAQ

Suggestions de lieux de réception

Domaine de Saint Baudile
Domaine de Saint Baudile Villeneuve-lès-Maguelone (34750)
Le Scarlett
Le Scarlett Paris 6ème (75006)

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