Fin de mariage

Peut-on obtenir une prestation compensatoire à la suite d'un divorce ?

8 min

Lors d’un divorce, la séparation émotionnelle s’accompagne souvent d’un bouleversement financier. Pour éviter que l’un des ex-conjoints ne se retrouve démuni, la prestation compensatoire se dresse comme un bouclier juridique essentiel, elle est destinée à corriger les déséquilibres économiques et présente un dispositif central du droit de la famille. Mais qui peut en bénéficier ?

Pexels -  Photo d'illustration -  La prestation compensatoire vise à équilibrer les conditions financières des ex-conjoints après un divorce, tenant compte de la durée du mariage et des besoins de chacun.

La fin d'un mariage ne signifie pas seulement tourner une page sentimentale. Elle implique également de réorganiser sa vie , y compris sur le plan économique. Lorsque l'un des époux se retrouve désavantagé, que ce soit à cause d'un déséquilibre de revenus , d'une carrière mise en pause pour élever les enfants ou d'un patrimoine inégalement réparti , la prestation compensatoire peut être sollicitée pour compenser cette disparité .

Cette indemnité, encadrée par le Code civil, vise à maintenir un certain équilibre de niveau de vie après le divorce. Elle diffère de la pension alimentaire , plus directement liée à la prise en charge des enfants. Qu'elle soit versée sous forme de capital ou de rente, la prestation compensatoire en cas de divorce est l'un des sujets les plus sensibles lors d'une séparation, surtout dans les cas de divorce amiable , où les accords doivent être précisément rédigés.

Qui a droit à la prestation compensatoire ?

Dans un divorce, la prestation compensatoire est accessible à tout époux qui se sent lésé financièrement. Ce mécanisme vise à rétablir un certain équilibre économique après la séparation. Voici quelques éléments clés à retenir :

  • Conditions de vie : La prestation compensatoire est destinée à compenser une disparité dans les conditions de vie provoquée par la rupture. Par exemple, un conjoint qui a sacrifié sa carrière pour s'occuper des enfants ou soutenir l'autre époux peut se retrouver en difficulté financière après le divorce.
  • Demande préalable : La demande de prestation compensatoire doit être formulée avant le prononcé du jugement de divorce. Que le divorce soit contentieux ou amiable, il est essentiel d'inclure cette demande dans la procédure.
  • Exclusion en cas de faute : Il est important de noter que si le divorce est prononcé aux torts exclusifs du demandeur (comme dans le cas de violences conjugales avérées), le juge peut refuser d'accorder cette indemnisation. Cela vise à éviter que des comportements répréhensibles ne soient récompensés.

La prestation compensatoire est donc un outil de justice sociale, permettant de prendre en compte les sacrifices consentis par un des conjoints durant le mariage.

Différences entre prestation compensatoire et pension alimentaire

Pour comprendre les charges financières après un divorce, Il est crucial de distinguer certains points, comme la prestation compensatoire de la pension alimentaire, bien qu'elles soient souvent discutées ensemble. 

La prestation compensatoire  : 

  • C'est une somme versée à un conjoint qui a subi une perte de niveau de vie suite au divorce.
  • Elle n'est pas liée aux besoins des enfants et ne doit pas être confondue avec une aide destinée à subvenir à leurs besoins.

La pension alimentaire :

  • Elle est destinée à couvrir les besoins quotidiens des enfants et est versée régulièrement.
  • Généralement maintenue jusqu'à ce que les enfants atteignent l'autonomie financière.

Ces distinctions sont essentielles, car elles influencent les montants à verser et les obligations des époux après le divorce.

Comment est-ce que la prestation compensatoire est exploitée ?

Le montant de la prestation compensatoire est déterminé par le juge. Son exploitation repose sur divers critères, tels que la durée du mariage, les ressources et les besoins de chacun. Elle peut être adaptée en capital ou en rente, selon les cas. Découvrez ci-dessous ses différentes formes, ses modalités de versement et son rôle dans l'équilibre post-divorce.

  • Durée du mariage : Plus le mariage a duré, plus la compensation peut être élevée. Cela reflète le degré d'engagement et les sacrifices faits par chaque époux.
  • Âge et état de santé des époux : Un époux malade ou proche de la retraite pourrait avoir plus de difficultés à retrouver une autonomie financière, ce qui peut justifier une compensation plus élevée.
  • Situation professionnelle : Les qualifications et l'emploi de chacun des époux sont également importants. Un époux qui a interrompu sa carrière pour s'occuper du foyer peut avoir plus de mal à réintégrer le marché du travail.
  • Revenus actuels et potentiels : Le juge examine les revenus actuels de chaque époux ainsi que leur potentiel de revenus futurs.
  • Patrimoine personnel : Les biens acquis pendant le mariage et le patrimoine personnel de chaque époux sont pris en compte pour évaluer la situation financière globale.

Bon à savoir : Il n’existe pas de barème légal précis pour le calcul de la prestation compensatoire. Ainsi, il est fortement recommandé de faire appel à un avocat spécialisé en divorce pour défendre ses droits et obtenir une compensation juste.

Modalités de versement : capital ou rente ?

La prestation compensatoire peut être versée sous différentes formes, selon les circonstances de chaque cas. Les deux principales modalités de versement sont :

  • En capital : Ce versement peut se faire en une seule fois ou par échéances échelonnées sur une durée maximale de huit ans. Cette option est souvent privilégiée car elle permet au créancier de disposer immédiatement des fonds nécessaires pour se reconstruire financièrement.
  • Sous forme de rente viagère : Cette option est utilisée lorsque l'état de santé ou l'âge de l'époux créancier empêche toute autonomie financière future. La rente viagère est versée tant que le bénéficiaire est en vie, et elle peut être révisée par le juge si la situation des parties change.

La forme de versement choisie dépendra des ressources du débiteur, des accords entre les parties, et des décisions du juge.

Fin de la prestation compensatoire

La prestation compensatoire prend fin selon différentes modalités. Pour un versement en capital, la prestation se termine automatiquement lorsque la somme due est entièrement versée. En revanche, si la prestation est sous forme de rente viagère, celle-ci se poursuit jusqu'au décès du bénéficiaire, sauf si le juge décide d'une révision ou d'une suppression.

Révision ou suppression : est-ce possible ?

Oui, la révision de la prestation compensatoire est envisageable dans certaines situations. Par exemple, si le débiteur subit une baisse durable de ses revenus (comme une perte d'emploi ou une invalidité), il peut demander une modification du montant à verser. De même, si le créancier voit sa situation s'améliorer (comme un nouvel emploi ou un héritage), il peut également y avoir lieu de réviser le montant de la prestation.

Note importante: Une demande de révision ne peut être formulée à tout moment ; elle doit s'appuyer sur des éléments nouveaux et probants.

Que faire en cas de non-paiement ?

En cas de non-versement de la prestation compensatoire, plusieurs procédures de recouvrement sont possibles :

  • Paiement direct : Cette méthode permet d'effectuer le paiement directement auprès de l'employeur ou de la banque du débiteur.
  • Saisie sur compte bancaire ou sur salaire : Ces procédures permettent de récupérer les sommes dues directement à la source.
  • Saisie-vente des biens personnels : Si le débiteur ne s’acquitte pas de sa dette, ses biens personnels peuvent être vendus pour régler la créance.
  • Saisie-attribution : Elle consiste à saisir les sommes disponibles sur un compte bancaire.

Même dans le cas d'un divorce par consentement mutuel, il est conseillé de se faire accompagner par un avocat ou un huissier de justice pour garantir que les procédures soient menées correctement, surtout en cas de litige prolongé.

Fiscalité de la prestation compensatoire

La fiscalité de la prestation compensatoire dépend du mode de versement choisi. Dans le cas d'un versement en capital, la somme est déductible pour le débiteur et imposable pour le bénéficiaire, avec un abattement de 10%. Pour les rentes, celles-ci sont également déductibles, mais doivent être déclarées chaque année dans les revenus. Une bonne planification financière avec un conseiller peut permettre d'anticiper ces impacts sur la déclaration d'impôts, assurant ainsi que chaque partie soit bien informée de ses obligations fiscales.

PACS et prestation compensatoire : une différence majeure

Contrairement aux couples divorcés les partenaires liés par un PACS ne bénéficient pas de ce droit. En cas de dissolution du PACS, aucune prestation compensatoire n'est prévue par la loi, même si l’un des partenaires subit une forte baisse de niveau de vie après la séparation.

Toutefois, une demande de dommages et intérêts peut être envisagée, mais seulement dans un cas précis : la rupture abusive. L'article 515-7 du Code civil prévoit en effet qu'un partenaire qui met fin au PACS dans des conditions fautives (par exemple, de manière brutale, vexatoire ou dans le but de nuire) peut être contraint de verser des dommages et intérêts à l'autre partie. Néanmoins, l'obtention de cette indemnisation reste exceptionnelle et nécessite d’apporter la preuve du préjudice subi. Bien que le PACS offre un cadre juridique aux couples qui souhaitent officialiser leur union sans se marier, il ne garantit pas la même protection financière en cas de séparation. Les partenaires doivent donc être particulièrement vigilants et anticiper d’éventuelles conséquences économiques avant de s’engager.

La prestation compensatoire est un mécanisme essentiel qui va bien au-delà d'une simple indemnité. Elle représente un levier important de justice sociale et d'équilibre financier après une rupture conjugale. Chaque situation étant unique, il est crucial d'anticiper ces enjeux dès le début du processus de divorce. En comprenant les rouages de la prestation compensatoire, vous serez mieux armé pour protéger votre niveau de vie et assurer un avenir financier stable. Que vous envisagiez un divorce amiable ou que vous soyez confronté à des conflits sur la répartition des biens, il est essentiel de bien vous informer sur vos droits et devoirs.

Enfin, pour ceux qui sont en quête d'une salle de réception pour se marier ou  prévoient une cérémonie  pour se remarier ou fêter leur divorce,  n'hésitez pas à vous adressez aux équipes ABC Salles ! 

Questions fréquemment posées

Qui peut demander une prestation compensatoire lors d'un divorce ?

Toute personne engagée dans une procédure de divorce peut demander une prestation compensatoire si elle estime que la séparation entraîne une baisse significative de son niveau de vie. Le juge évaluera la légitimité de la demande selon plusieurs critères, notamment la disparité des revenus et le mode de vie pendant le mariage.

Quelle est la différence entre prestation compensatoire et pension alimentaire ?

La prestation compensatoire vise à rééquilibrer les conditions de vie entre ex-époux après le divorce. Elle est distincte de la pension alimentaire , qui concerne principalement l'entretien des enfants. La première est en principe versée en une seule fois (ou sur quelques années), tandis que la seconde est versée mensuellement jusqu'à ce que les enfants deviennent indépendants.

Quels sont les critères pris en compte pour calculer la prestation compensatoire ?

Le juge prend en compte plusieurs éléments :


  • La durée du mariage
  • La santé des conjoints
  • Leurs ressources et capacités professionnelles
  • Le patrimoine de chacun après la liquidation du régime matrimonial. 

 Ces facteurs permettent d'évaluer la nécessité d'une compensation et d'en déterminer le

montant

.

Peut-on recevoir une prestation compensatoire dans un divorce par consentement mutuel ?

Oui, la prestation compensatoire en cas de divorce amiable est tout à fait possible. Dans ce cas, les époux s'entendent sur le montant et les modalités de versement, qui doivent être validés par le notaire ou le juge selon la procédure choisie.

La prestation compensatoire est-elle imposable ?

Oui, si elle est versée en capital , elle est imposable pour le bénéficiaire et déductible pour le débiteur (sous conditions fiscales). En cas de rente viagère , elle est également imposable chaque année, comme un revenu.

FAQ

Suggestions de lieux de réception

Le Scarlett
Le Scarlett Paris 6ème (75006)
Péniche Cinéma
Péniche Cinéma Paris 19ème (75019)
Le Panorama
Le Panorama Paris 13ème (75013)

Articles liés