Les traditions du mariage en Arménie

C’est au beau milieu des montagnes, non loin de la Turquie, de la Géorgie, et de l'Azerbaïdjan, que se trouve l’Arménie. Un pays aussi attaché à ses terres, à son histoire et à sa gastronomie qu’aux traditions religieuses. Elles sont nombreuses, d’ailleurs, à ponctuer les cérémonies nuptiales.

À travers monts et vallées, l'Arménie, nation antique nichée au cœur du Caucase, est dotée d'une histoire et d'une culture foisonnantes. C’est aussi un pays qui offre un tableau de traditions matrimoniales aussi vivantes qu'émouvantes. Les mariages y sont plus que de simples événements : véritables reflets de l'amour, de la promesse, de l'intimité mais aussi et surtout de la foi, ils sont riches de rites nuptiaux profondément enracinés qui captivent autant qu'ils enchantent. C’est, en effet, le premier pays au monde à avoir fait du christianisme sa religion d’état. Raison pour laquelle des coutumes nuptiales catholiques, orthodoxes et grégoriennes perdurent.

Les rituels pré-mariage en Arménie 

Engagement et promesse

La scène est touchante. Le jeune homme, nerveux et plein d'espoir, se présente chez les parents de celle qui a conquis son cœur. Dans un salon rempli d'émotions palpables, il fait sa demande officielle. C'est un rassemblement intime, teinté de traditions, où les premières promesses d'amour sont échangées et où les deux familles commencent à tisser des liens éternels. 

Echange d'alliances

Le rituel ne s'arrête pas là. En gage de leur futur engagement, des alliances sont échangées. Plus que de simples anneaux, ils symbolisent la promesse d'une vie commune, d'amour éternel et de soutien mutuel. 

Des préparatifs à la cérémonie religieuse

Les offrandes

La tradition arménienne veut qu’un couple marié, choisi par les époux en devenir, forme un duo composé d’un parrain (appelé "kavor") et d’une marraine. Un binôme qui a pour mission d’accompagner et d’aider aux préparatifs, mais aussi d’aider la future mariée à se préparer le jour j, en lui mettant son voile, ses chaussures et en la parfumant. Tous se rendent ensuite à l’église…

Le parrain a également pour rôle de procéder à l'enlèvement des couronnes, aujourd'hui symbolisées par des cordelettes nouées autour des têtes des nouveaux époux pour les ancrer dans leur foi et faisant d'eux le "roi" et la "reine" de leur nouveau foyer. Un acte qui signe généralement la fin de la cérémonie.

Traditions orthodoxes et grégoriennes

Dans l'éclat des bougies et les chants sacrés, la cérémonie religieuse en Arménie est une expérience profondément spirituelle. Guidés par les rituels de l'Église grégorienne, les mariés s'avancent vers l'autel, prêts à s'engager devant Dieu. Chaque prière, chaque geste a une signification, racontant l'histoire d'un amour béni et sanctifié. 

Suivant les coutumes de l'Église apostolique arménienne, dont le rituel de mariage est proche de l'Église orthodoxe, une jonction des mains des jeunes époux peut être réalisée à l’aide d’un ruban rouge. Ce ruban est généralement noué autour des poignets du marié et de la mariée par des membres de la famille proche. Il symbolise la protection contre le mauvais œil et les malheurs, assurant ainsi une union harmonieuse et durable.

Rituel du vin

Au cœur de la cérémonie, un autre moment se démarque particulièrement. Le prêtre offre aux mariés du vin. Il est ici question d’une représentation de la vie et de l'amour qui les attend. Ce n'est pas simplement une boisson, mais un symbole d'une vie commune pleine de joies, de défis et d'une intimité profonde. Les époux partagent alors une coupe de vin, rappelant la dernière Cène, et renforcent ainsi leur lien indéfectible. 

Les tenues traditionnelles

Bien que de nombreux Arméniens optent pour des tenues occidentales lors de leur mariage, certains choisissent encore de porter des costumes traditionnels ornés de broderies et de perles, reflétant le riche patrimoine artisanal de l'Arménie.

La robe de la mariée arménienne

Chaque pli, chaque motif de la robe de mariée arménienne raconte une histoire. Bien au-delà de la simple robe blanche, elle est ornée de motifs traditionnels, symbolisant l'héritage culturel, l'amour et la fertilité. Elle est un mélange de modernité et de traditions, représentant la mariée elle-même. 

Costume du marié arménien

Tout aussi élégant, le marié porte un costume qui, bien qu'il puisse sembler moderne, contient souvent des touches traditionnelles. Ces détails reflètent son rôle de protecteur et rappellent le poids de la responsabilité qu'il s'apprête à assumer.

La réception, une célébration de joie sans fin 

La rançon de la mariée : un jeu de négociation festif

Parmi les traditions les plus ludiques et conviviales du mariage arménien figure celle de la "rançon de la mariée". Juste après la cérémonie religieuse, lorsque les jeunes époux s'apprêtent à quitter la maison pour rejoindre le lieu de réception, des membres de la famille et des amis de la mariée s'interposent pour leur barrer symboliquement la sortie. Le marié, accompagné de ses témoins, se retrouve alors contraint de négocier leur passage.

Cette "rançon" prend généralement la forme de billets glissés dans des enveloppes ou de petits cadeaux offerts aux "gardes" qui empêchent le couple de partir. Plus la somme est importante, plus le passage est rapide. Ce rituel, bien que teinté d’humour, représente une épreuve symbolique pour le marié : il démontre qu'il est prêt à tout pour sa bien-aimée et souligne l’importance des liens familiaux dans la culture arménienne. Une fois la somme atteinte, la mariée peut enfin traverser le seuil avec son époux, scellant ainsi le début de leur nouvelle vie.

Le partage du pain 

Le pain est considéré dans de nombreuses cultures, y compris l'arménienne, comme un symbole de vie, de prospérité et de bénédiction. Il est ainsi souvent partagé entre les mariés et les invités. Spécialement fabriqué pour l'occasion qu'est le mariage, il est généralement orné de motifs et de symboles, parfois avec des images de colombes, de raisins, ou encore de croix pour représenter la foi chrétienne, très présente en Arménie.

Le pain est souvent béni par un homme d'église, que ce soit un prêtre, un diacre ou un autre représentant religieux. Cette bénédiction est destinée à invoquer la grâce divine sur le couple et à assurer leur prospérité et bonheur. Après la bénédiction, le pain est rompu et partagé entre les mariés. Ils peuvent le manger ensemble, symbolisant ainsi leur union et leur engagement à partager leur vie. 

Dans certaines variantes de la tradition, le marié et la mariée peuvent également tremper un morceau de pain dans du vin ou du miel, puis le donner à manger à leur partenaire. Le vin représentant alors la vie et ses joies, tandis que le miel, lui, symbolise la douceur et le bonheur. 

Danse et musique traditionnelles

La danse nuptiale arménienne est une célébration de la vie, de l'amour et de la continuation de la lignée familiale. Elle est souvent interprétée comme une transition, marquant le passage du célibat à la vie conjugale. Les mouvements gracieux et énergiques des danseurs reflètent le bonheur, l'excitation et l'espoir que portent les mariés en entrant dans cette nouvelle phase de leur vie. Elle est caractérisée par des mouvements vifs, des pas rapides et des tours. Les mariés sont souvent au centre, entourés de leurs invités qui forment un cercle autour d'eux. Ils peuvent aussi être amenés à danser seuls, ensemble ou avec leurs parents et témoins.

Il est courant que la mariée soit "conduite" dans la danse par le marié, symbolisant ainsi leur première action conjointe en tant que couple marié.

La musique qui accompagne la danse nuptiale est, quant à elle, généralement jouée avec des instruments traditionnels arméniens tels que le duduk (un instrument à vent en bois), le kanon (une sorte de cithare) et le dhol (un tambour à deux faces). Le mariage de chacune de leur sonorité offre une mélodie souvent joyeuse et entraînante, incitant tous les invités à rejoindre la danse. 

Les festivités

Mais la danse n'est qu'un début. Chants, jeux, rires et larmes d'émotion remplissent l'atmosphère. A l’instar du somptueux gâteau de mariage, souvent orné de motifs et de symboles arméniens, qui attend d'être partagé en signe de bonheur et de prospérité. 

Le trousseau et les cadeaux

Dans un coin discret, un trousseau méticuleusement préparé par la famille de la mariée attend. Il symbolise sa transition de fille à femme mariée, d'une vie à une autre. En retour, les invités offrent des cadeaux, des billets et même de l'or afin d'exprimer leurs vœux de bonheur pour le couple. 

Les billets cachés dans les chaussures de la mariée : un présage de prospérité

Un autre rituel, moins connu mais tout aussi ancré dans la tradition arménienne, consiste à glisser des billets de banque dans les chaussures de la mariée avant la cérémonie. Cette coutume, réalisée par des membres de la famille ou des amis proches, symbolise la prospérité et l'abondance pour la future union.

Ce geste trouve ses racines dans les anciennes croyances arméniennes, où l'acte de cacher de l'argent dans les vêtements ou accessoires d’une personne était considéré comme un moyen d'attirer la fortune et d’éloigner le mauvais œil. Dans le cadre du mariage, cela traduit les vœux de réussite et de stabilité financière adressés au couple. Certains proches en profitent même pour placer secrètement des petits mots de bénédiction dans la chaussure, ajoutant ainsi une touche de spiritualité à cette tradition.

Des feux de joie

Les festivités nuptiales terminées, des feux sont allumés. Attention, on ne parle pas ici d’incendies mais bien de feux de joie par-dessus lesquels les filles et garçons célibataires sont invités à sauter afin de s’attirer les bonnes grâces d’un futur mariage heureux.

L'Arménie, avec ses paysages majestueux et son riche patrimoine, offre un cadre idyllique pour les mariages. Chaque rituel, chaque pas de danse, chaque chanson est ainsi un témoignage vibrant de l'amour éternel.

En quête l'endroit idéal pour célébrer votre union selon les coutumes arméniennes ? Laissez-vous guider par ABC Salles et ses équipes : nous avons la salle de réception au sein de laquelle fêter votre union !