Lieu de réception et SACEM : vos obligations en tant que professionnel événementiel
Le 23 juin 2025
On en parle
Vous organisez prochainement une soirée guinguette sous les lampions ou un gala chic avec DJ ? Une chose est sûre : si la musique est de la partie, la SACEM n’est jamais bien loin. Car derrière chaque tube qui fait vibrer vos convives, il y a des artistes à rémunérer. Et ce n’est pas une option. Ainsi, avant de faire chauffer les platines, mieux vaut donc s’assurer d’être en règle.

Diffuser de la musique lors d’un événement peut sembler aussi banal que de servir des petits fours. Pourtant, cette simple bande-son peut vite devenir une source de tracas si elle n’a pas été officiellement autorisée. Car derrière chaque chanson jouée se cache une œuvre protégée par le droit d’auteur... et une institution bien connue veille au grain : la SACEM.
Que vous soyez propriétaire d’un lieu de réception, organisateur de soirées dansantes, ou prestataire événementiel aguerri, il est important de connaître vos responsabilités. Car non, “passer une playlist Spotify” ou inviter un groupe amateur ne vous dispense pas automatiquement des obligations légales.
Alors, à qui s’adresse cette démarche ? Quels types d’événements sont concernés ? Et comment se mettre en règle sans transformer votre planning en parcours du combattant administratif ? Pas de panique, nous vous expliquons tout, de manière claire et concrète.
La SACEM, késako ?
Derrière ce sigle un peu mystérieux se cache un acteur incontournable du monde musical français : la Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique. Fondée en 1851 (eh oui, ça ne date pas d’hier), la SACEM a une mission simple mais essentielle : protéger les droits des créateurs et s’assurer qu’ils soient rémunérés dès que leurs œuvres sont utilisées en public.
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Concrètement, cela signifie que dès qu’une chanson est diffusée dans un cadre public – que ce soit pour un bal populaire, une soirée privée dans une salle louée, un gala de danse, un concert, ou même en fond sonore lors d’un salon professionnel, vous êtes dans le périmètre d’action de la SACEM. Et cela, que vous passiez du Beyoncé sur clé USB, du Charles Aznavour en CD, ou que vous fassiez jouer un petit groupe de musiciens locaux.
La SACEM ne gère pas la musique comme un simple fond d’ambiance : elle la considère pour ce qu’elle est réellement, une création artistique à part entière. Son rôle est donc de collecter des droits auprès des organisateurs d’événements, puis de les redistribuer équitablement aux artistes, compositeurs et éditeurs.
Ainsi, faire appel à la SACEM n’est pas seulement une formalité administrative. C’est aussi et surtout une façon de respecter le travail des artistes qui ont composé la bande-son de vos événements et d’éviter quelques soucis juridiques au passage.
Tout événement musical doit-il être déclaré à la SACEM ?
La réponse est claire : oui, dans (quasiment) tous les cas. Qu’il s’agisse d’un concert électro, d’un bal musette, d’une soirée dansante en salle de réception ou d’un gala dansant, toute diffusion publique de musique nécessite une déclaration préalable auprès de la SACEM. Et ce, qu’importe l’ampleur ou le caractère “officiel” de l’événement.
Pourquoi ? Parce qu’à partir du moment où une œuvre musicale est diffusée devant un public, qu’elle soit jouée en live ou diffusée via une enceinte Bluetooth, vous entrez dans le champ du droit d’auteur. Et c’est précisément le rôle de la SACEM de veiller à ce que les artistes, compositeurs et éditeurs soient rémunérés pour cette utilisation de leur travail.
Mais alors, si votre cousin joue de la guitare bénévolement ? Ou si vous vous contentez de passer une playlist Spotify en fond sonore ? La réponse reste la même : déclaration obligatoire. Ce qui change, ce sont les modalités. Car la SACEM ne fonctionne pas en mode “tarif unique”, elle prend en compte plusieurs critères pour adapter les droits à acquitter :
- Le statut de l’organisateur (collectivité, association, professionnel de l’événementiel…),
- Le type de diffusion (musique d’ambiance ou élément central de l’événement),
- Le mode de diffusion (musiciens live, DJ, enregistrement numérique…),
- Le niveau de recettes générées (ou non) par la soirée.
En bref : pas de panique, mais pas de passe-droit non plus. Même les événements gratuits ou organisés par des amateurs sont soumis à cette règle. Mieux vaut donc anticiper la démarche plutôt que d’attendre un rappel salé… ou une mauvaise surprise après coup.
Quels critères entrent en jeu pour calculer les droits d’auteur ?
Déclarer son événement à la SACEM, c’est une chose. Mais comment le montant des droits à verser est-il calculé ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas d’un tarif fixe ou arbitraire, comme expliqué sur le site officiel. La SACEM applique une grille tarifaire qui s’ajuste selon la nature de l’événement, son ampleur, et le profil de l’organisateur. Pour faire simple, tout le monde ne paie pas la même chose... et c’est plutôt une bonne nouvelle.
Premier critère déterminant : le statut de l’organisateur. Êtes-vous une commune organisant une fête locale ? Une association culturelle, un comité des fêtes, un organisateur professionnel, ou encore un gérant de salle de réception ? Chacun de ces statuts correspond à des modalités différentes, car les objectifs et les moyens varient selon les structures. Vient ensuite la nature de l’interprétation musicale. Les morceaux sont-ils joués par des musiciens amateurs, ou interprétés par des professionnels ? S’agit-il d’un concert live, ou simplement d’une playlist diffusée en fond sonore ? Cette distinction est essentielle, car une performance scénique n’a pas le même impact (et les mêmes droits associés) qu’un accompagnement musical discret pendant un cocktail.
Autre élément scruté à la loupe : le type de diffusion. Si la musique est accessoire - par exemple, une ambiance sonore pour un marché ou une foire, les droits sont moindres. En revanche, si la musique est au cœur de l’événement (comme dans un bal, un spectacle ou une soirée dansante), les droits seront plus conséquents, car l’œuvre musicale joue un rôle central dans l’expérience proposée au public.
Le support utilisé pour diffuser les morceaux a également son importance ! Que vous utilisiez un CD, une playlist numérique sur ordinateur ou smartphone, la radio, du streaming ou un support analogique, la SACEM en tient compte. Chacun de ces supports implique des usages différents, et donc des grilles spécifiques.
Enfin, un autre point important : les recettes générées par l’événement. Si votre soirée est gratuite et ne génère aucun revenu, cela sera pris en compte dans le calcul. En revanche, en cas de billetterie, de participation financière ou de vente de boissons et nourriture liées à l’événement, les droits d’auteur seront ajustés en fonction des gains potentiels.
Tous ces éléments permettent à la SACEM de proposer une redevance proportionnée, dans une logique d’équité : plus l’événement repose sur la musique, et plus il génère des bénéfices, plus les droits d’auteur seront conséquents, ce qui est, au fond, une manière juste de valoriser le travail des artistes.
Que risque-t-on en cas de non-déclaration ?
Organiser un événement musical sans passer par la case SACEM, ce n’est pas un simple oubli anodin : c’est une infraction à la législation sur le droit d’auteur ! Et comme toute infraction, elle peut évidemment entraîner des sanctions. Concrètement, en cas de contrôle, vous vous exposez à des amendes salées, à des poursuites judiciaires pour diffusion illégale d’œuvres protégées, et dans certains cas, à l’interdiction ou à la suspension de votre événement.
La SACEM dispose d’équipes de contrôle sur tout le territoire et mène régulièrement des vérifications, y compris lors de petites manifestations locales. Elle n’a pas la réputation d’être laxiste : le respect du droit d’auteur est au cœur de sa mission, et cela vaut aussi pour les événements ponctuels ou à but non lucratif. En bref, mieux vaut prévenir que guérir ! Puis, pas de quoi paniquer : déclarer son événement est loin d’être un casse-tête administratif.
Comment procéder pour être en règle ?
Bonne nouvelle : la déclaration auprès de la SACEM se fait désormais en quelques clics. Voici les étapes essentielles pour être dans les clous, sans stress :
1. Connectez-vous sur le site officiel de la SACEM et accédez au formulaire adapté à votre type d’événement : bal, concert, gala de danse, fête locale, etc.
2. Renseignez les informations demandées : date, lieu, type de diffusion musicale, artistes ou DJs prévus, estimation des recettes (billetterie, buvette, etc.).
3. Recevez votre autorisation officielle, mentionnant le montant exact des droits d’auteur à régler.
4. Effectuez le paiement avant la tenue de votre événement : cela vous protège en cas de contrôle, tout en validant la conformité de votre manifestation.
Ce processus est rapide, encadré et transparent, ce qui vous permet de vous concentrer sur le cœur de votre événement : faire vibrer vos invités !
La SACEM, un partenaire plus qu’un obstacle
Si l’on pense souvent à la SACEM comme à une formalité contraignante, elle peut pourtant devenir une alliée précieuse dans la professionnalisation de vos événements. En respectant les démarches en amont, vous montrez que votre projet s’inscrit dans un cadre légal, que vous respectez le travail des artistes, et que vous êtes un acteur responsable du secteur événementiel.
Ce geste est aussi un acte de soutien concret à la création musicale : derrière chaque titre diffusé, il y a des compositeurs, des interprètes, des éditeurs qui vivent de leurs œuvres. En les rémunérant à juste titre, vous valorisez l’animation musicale des réceptions que vous accueillez et renforcez, au passage, votre image auprès de vos convives, clients et partenaires.
Toujours en quête d’un lieu adapté à vos besoins… et à votre playlist ? ABC Salles et ses équipes vous aident à trouver l’établissement parfait pour célébrer dans les règles, sans fausses notes !