Mariage des enfants : les jeunes filles, de la Colombie à l'Irak, sont au cœur des débats
Le 28 novembre 2024
On en parle
Alors que la Colombie adopte une loi historique interdisant le mariage des mineurs, l’Irak suscite l’indignation avec un projet de loi qui pourrait abaisser l’âge légal du mariage à 9 ans pour les filles. Des évolutions diamétralement opposées qui illustrent les tensions persistantes autour des droits des enfants, notamment des jeunes filles, dans des contextes socioculturels très différents.

Pratique profondément enracinée dans les traditions de nombreuses sociétés, le mariage des enfants continue de susciter des controverses à l’échelle internationale. Si en France, l’âge de la majorité légale établi protège les mineurs en interdisant tout mariage avant leurs 18 ans, cette réalité est loin d’être universelle. Dans certains pays, la pression des coutumes, des pratiques religieuses ou des impératifs économiques perpétue une tradition aux conséquences dévastatrices pour les jeunes filles.
Ces derniers jours, deux actualités marquantes mettent en lumière des trajectoires diamétralement opposées. En Colombie, l’adoption d’une loi interdisant sans exception le mariage des mineurs est saluée comme une victoire historique pour les droits des enfants. En revanche, en Irak, a proposé un projet de loi controversé qui pourrait permettre à des familles de soumettre au mariage de très filles - dès l’âge de 9 ans, sous l’égide de certaines interprétations religieuses. Une proposition qui soulève une vive indignation parmi les défenseurs des droits humains, alarmés par les implications pour la santé, l’éducation et la liberté de ces jeunes filles.
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Ces évolutions contrastées reflètent un affrontement entre modernité et tradition, progrès législatifs et résistance culturelle. Elles rappellent surtout l’urgence de protéger celles qui, dans l’ombre des statistiques, voient leurs avenirs brisés au nom de normes archaïques.
Une avancée saluée pour la protection des enfants en Colombie
Le Parlement colombien a récemment adopté, le 13 novembre 2024, une loi historique interdisant le mariage des mineurs, faisant ainsi écho aux recommandations internationales en matière de droits des enfants. Jusque-là, le pays permettait ces unions sous certaines conditions, notamment avec le consentement des parents.
Cette législation fixe désormais un âge minimum de 18 ans pour se marier, un changement applaudi par les défenseurs des droits humains. "Cette loi est essentielle pour protéger les filles contre les abus et leur garantir un avenir où elles pourront exercer pleinement leurs droits", a déclaré au média Le Monde un représentant d’UNICEF. Ce texte vise également à enrayer les conséquences délétères des mariages précoces : grossesses à risque, abandon scolaire, et privation de l’autonomie économique et sociale des jeunes filles.
En agissant ainsi, la Colombie se positionne comme un exemple pour la région, où ces pratiques restent encore répandues dans plusieurs pays. Cette avancée législative illustre donc une prise de conscience croissante autour de l’importance de protéger les jeunes générations des pressions culturelles et économiques qui menacent leur développement.
En Irak, une régression alarmante
La situation en Irak illustre, quant à elle, un recul préoccupant des droits des jeunes filles et des femmes. Le projet de loi actuellement débattu au Parlement irakien propose d'abaisser l'âge légal du mariage de 18 à 9 ans pour les filles, sous couvert d'une interprétation particulière de la charia.
The Iraqi parliament is on the verge of passing a law that would allow girls as young as nine years old to be married. This includes allowing parents to arrange marriages for their young daughters. pic.twitter.com/iD31nImmr7
— CBS News (@CBSNews) November 12, 2024
Cette initiative a suscité une indignation internationale et locale, notamment parmi les militants des droits humains. Pour Hanaa Edwar, figure emblématique de la défense des droits des femmes en Irak, cette mesure est une véritable "catastrophe pour les femmes". Elle dénonce une régression majeure et souligne les conséquences irréversibles que cette législation aurait sur la santé, l’éducation et les opportunités des jeunes filles, rapporte l’Indépendant.
Une véritable menace pour les droits des enfants
L’adoption de cette loi signifierait non seulement un retour à des normes archaïques, mais aussi une légalisation explicite des mariages forcés et de l’exploitation des enfants. Comme le rappelle Hanaa Edwar, l’enjeu dépasse la sphère juridique : "Cette décision détruira l’avenir des filles et brisera des vies." Ce projet s’inscrit dans un contexte où les tensions politiques et sociales se cristallisent autour de l’interprétation des lois religieuses et des efforts pour moderniser le cadre légal.
Face à ces dérives, la communauté internationale et les organisations locales appellent à une mobilisation pour protéger les droits des enfants en Irak. Si le débat révèle des fractures culturelles et religieuses profondes, il met surtout en lumière l’urgence d’une réponse globale pour contrer de telles régressions et défendre les principes fondamentaux de dignité et d’égalité.
De nombreuses associations de défense des droits humains dénoncent ce projet. A juste titre : celui-ci fait craindre une recrudescence des mariages précoces, synonymes de privation de droits fondamentaux pour les jeunes filles : l’accès à l’éducation, l’autonomie, et la santé physique et mentale.
Une question de droits fondamentaux
Il est important de rappeler que le mariage des enfants est reconnu comme une violation des droits humains. Selon l’UNICEF, plus de 12 millions de jeunes filles sont mariées avant 18 ans chaque année dans le monde. Imposées, ces unions les exposent à des violences conjugales, des complications liées à la grossesse précoce et un avenir marqué par la dépendance.
Si la Colombie et l’Irak incarnent deux trajectoires opposées, ces situations rappellent l’importance des politiques publiques et des mobilisations sociales pour protéger les enfants. L’enjeu dépasse les frontières : il s’agit de garantir à chaque jeune fille, quel que soit son pays, le droit de choisir son avenir.
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