5 rites et coutumes propres au mariage gitan que vous devriez absolument connaître

Le 18 avril 2023 Et ailleurs

Des robes extravagantes, des centaines d'invités et des fêtes somptueuses... Le mariage est une cérémonie incontournable dans la communauté gitane. Une célébration considérée comme une véritable étape clé qui s'accompagne aussi de rites ancestraux, toujours respectés de nos jours.

La bonne ambiance est toujours au rendez-vous durant les mariages gitans. Rythmée par le son des guitares et les pas de danse des invités, il n’y a vraiment pas le temps de s’ennuyer. Les célébrations - durant lesquelles la musique revêt une place très importante, tout comme le chant et la danse, commencent dès le matin et se finissent très tard dans la nuit. En général, toute la communauté proche des futurs mariés est invité à la cérémonie. La liste des convives peut donc être très longue et les dépenses... très conséquentes. 

Les codes du mariage gitan étaient encore, il y a peu, assez méconnu. Mais c’est sans compter sur l’arrivée des nombreux reportages télévisées et émissions dédiées, comme celle récemment diffusée sur TFX.  Le concept est simple : suivre plusieurs couples pendant de longs mois jusqu’au jour de leur mariage. Des programmes divertissants dans lesquels on y découvre des traditions ancestrales et des décors à en faire rêver plus d’un.

À lire aussi : Happy : comment cette chanson feel good signée Pharrell Williams est devenue un classique des mariages et anniversaires ?

Résultat ? Des millions de téléspectateurs curieux de découvrir ces unions hors du commun. Preuve que ces cérémonies fascinent de plus en plus. Et pour cause, ces mariages somptueux et festifs à souhait mêlent avec élégance tradition et modernité. Mais saviez-vous que les différentes règles qui régissent ces unions ne sont pas les mêmes suivant les communautés gitanes ? Par exemple, pour certaines familles, la coutume de l’enlèvement suffit à signifier que le couple est uni, pour d’autres le cape est franchi lorsque les époux revêtent leurs tenues de noces.  

1. Une danse pour officialiser le couple  

Dans la communauté gitane, une jeune fille pas encore mariée n’a pas le droit de se retrouver seule avec un garçon. S’ils veulent se fréquenter, ils doivent toujours avoir un chaperon, c’est-à-dire une personne qui doit accompagner une jeune fille pour des raisons de convenance, souvent un proche de la jeune fille. Et s’ils souhaitent officialiser leur couple, ils doivent danser publiquement ensemble : cela signifie alors qu’ils prévoient de s’unir ensemble un jour. A compter de cet instant les tourtereaux sont considérés comme fiancés. Il n’est pas rare que les amoureux se marient assez jeunes, vers 18 ans environ (même si certaines filles se marient parfois plus jeunes encore, ndlr). 

2. La coutume de l’enlèvement 

Chez les Manouches, la tradition de l’enlèvement est une coutume clé pour pouvoir se marier. Le fiancé doit aller “kidnapper” sa future épouse chez elle, dans la plus grande des discrétions, c’est à dire, sans que la famille de la jeune fille ne s’en rende compte. Bien évidemment, il n’est pas question d’enlever une jeune fille au hasard : celle-ci doit consentir à l’union. En général, il s’agit d’un couple qui se fréquente déjà depuis plusieurs années et qui organisent depuis de longs mois leurs noces dans le plus grand des secrets. 

Une fois l’enlèvement réussi, ils s’enfuient ensuite tous les deux en voyage de noces, pendant plusieurs jours. Eh oui, celui-ci n’a pas forcément lieu après le mariage ! C’est la première fois que le couple se retrouvent sans chaperon. Ils sont, dès lors, déjà considérés comme mariés, mais par cet enlèvement, les jeunes gens annoncent à leur famille qu’ils s’uniront officiellement à leur retour.

Quand les familles s’en rendent compte, ils n’ont alors que quelques jours pour organiser l’union de leurs enfants. Tout s’organise donc à la dernière minute ! Les parents n’ont qu’une seule chose en tête : leur faire plaisir en leur offrant le mariage de leur rêve en payant l’intégralité de celui-ci. 

3. La cérémonie du mouchoir 

Aussi appelé cérémonie du “panuelo” (mouchoir en espagnol, ndlr), elle consiste à vérifier que la future épouse est toujours vierge. Cette coutume gitane ancestrale, qui n’est, d’ailleurs, pas pratiqué par les Manouches, devient tout de même de plus en plus rare et désuète, même si elle reste encore pratiquée en France par certaines communautés.  

Durant les festivités, la jeune fille est amenée dans une pièce à l’écart des invités. Un maximum de femmes se réunissent pour assister à cette coutume. C’est une dame de la communauté, réputée pour sa sagesse - que l’on nomme “l’Aroutadora” ou “picadoura”, qui se charge de faire la “vérification” à l’aide d’un mouchoir.  

Elle exhibe le tissu durant le mariage pour prouver la vertu de la jeune fille. 

4. Le rite porte bonheur associé à la tenue du futur marié  

Dans la culture gitane, le mariage est si important que les jeunes filles rêvent de leur tenue nuptiale depuis le plus jeune âge. Pas question, donc, de la choisir à la légère ! D’ailleurs, certaines épouses décident carrément d’arborer plusieurs robes durant les festivités, en se changeant à chaque étape du mariage.  

Concernant le choix de celles-ci, il n’y a guère de règles à respecter. La future épouse est entièrement libre de décider des tenues qu’elle portera. Comme tous les mariages de nos jours, la mariée se parent de blanc et choisi de sublimes robes. Cependant, rien ne l’oblige réellement à porter du blanc. 

Mais quand il est question de la coupe, toutes les folies sont possibles, pourvu qu’elle soit la plus belle ! Le but, on l’a bien compris, c’est d’en mettre plein la vue... pour le plus grand bonheur de toutes et tous. Et, attention, le marié n’est pas non plus en reste. Lui aussi, a le droit à une tenue somptueuse et extravagante. Et pourquoi pas même une tenue parée de diamants, s’il le désir ! Une fois le jour J enfin arrivé, le futur époux est habillé par les membres de sa famille, un rite censé lui porter bonheur. 

Saviez-vous, par ailleurs, qu’il était coutume d’habiller les jeunes enfants en mariés lorsqu’ils assistent au mariage de leurs proches ? 

5. La tradition de la main sur l’épaule  

Comme le veut la tradition chez les gens du voyage, le futur époux ne peut pas voir sa fiancée vêtue de sa somptueuse robe avant le jour J. Le jour du mariage pour découvrir celle-ci, le jeune homme doit se retourner et attendre que sa future femme s’avance derrière lui et pose sa main sur son épaule.  

Dès lors, il a le feu vert pour se retourner et enfin pouvoir l’admirer. 

Cette tradition peut avoir lieu devant leurs résidences, dans un hôtel ou directement sur le lieu de mariage, en fonction des différentes coutumes des communautés et de la suite des festivités.