Le melhfa, tenue traditionnelle et historique de la mariée mauritanienne qui s'accompagne d'or et de henné

Vêtement d’apparat, héritage culturel, expression de foi et de beauté… La tenue de noce des mariées mauritaniennes est bien plus qu’un simple habit. Elle incarne les valeurs d’un peuple, les liens familiaux, et la place centrale de la mariée dans le déroulement des mariages. Voile majestueux, bijoux ciselés, rituels de parure et inspirations religieuses composent un tableau où tradition et élégance ne font qu’un.

En Mauritanie, l’épouse est au cœur de la fête. Son apparence, magnifiée par des heures de préparation, est un hommage vivant aux traditions locales et à la diversité spirituelle du pays. L’islam sunnite malékite y est prédominant, mais les expressions culturelles nuptiales varient selon les origines ethniques (maure, soninké, peul, wolof…) et les régions.

Quelle que soit sa confession ou sa culture familiale, la mariée mauritanienne incarne un idéal de grâce, de piété et de raffinement, visible dans le moindre détail de sa parure.

Le melhfa, étoffe emblématique des mariages mauritaniens

La pièce centrale de la tenue, le melhfa, est un grand voile d’environ cinq mètres de long, drapé autour du corps selon un art ancestral. Il confère à la mariée une silhouette fluide, enveloppée de mystère et de majesté.

Les symboles à travers les couleurs

• Blanc ou ivoire : pureté, paix intérieure, solennité de l’union.
• Doré : richesse spirituelle et matérielle.
• Bleu nuit, fuchsia ou vert émeraude : selon les préférences personnelles, mais toujours choisis pour valoriser la peau et magnifier la fête.

Certains melhfa sont brodés à la main, ornés de motifs géométriques ou végétaux évoquant la nature saharienne, les constellations ou des versets stylisés.

Une parure influencée par le culte et les lignées

Chez les familles sunnites traditionnelles

• Le melhfa est porté de manière stricte, couvrant bras et jambes.
• La tenue intérieure est souvent composée d’un caftan ou d’une robe longue brodée, portée sous le voile.
• Les bijoux en or massif, transmis de génération en génération, expriment la continuité familiale : khit r’miz sur le front, colliers imposants, anneaux aux poignets et aux chevilles, parfois même à la cheville droite uniquement (symbole de bénédiction).

Chez les mariées originaires de traditions afro-mauritaniennes (peul, soninké, wolof…)

• Des pagnes brodés aux tissus indigo teints à la main ou batik colorés peuvent remplacer ou accompagner le melhfa.
• Les coiffures tressées deviennent œuvre d’art, parfois agrémentées de perles ou de peignes en or.
• Le henné est particulièrement travaillé, avec des motifs sur les bras, les mains et les pieds rappelant des symboles animistes anciens ou des protections religieuses.

Le henné : entre rite initiatique et beauté sacrée

La nuit du henné, appelée lailat el henna, précède souvent le jour du mariage. Elle marque un moment de transition, où la jeune femme devient épouse. Les motifs, appliqués par une aînée ou une professionnelle, varient selon l’origine ethnique et familiale.

• Spirales, fleurs, losanges pour protéger et bénir.
• Feuilles de palmier stylisées pour rappeler la fertilité.
• Formes géométriques inspirées des tapis et bijoux traditionnels.

Ce tatouage éphémère, qui colore la peau d’un brun profond, est autant un ornement qu’une bénédiction silencieuse.

Maquillage et accessoires : subtilité et lumière

Le maquillage mauritanien est à la fois naturel et intensément poétique.

• Le khôl souligne le regard avec intensité, en lien avec les traditions arabo-islamiques.
• Les teintes brunes ou rouges sur les lèvres et les pommettes subliment la carnation sans trop en faire.
• Les bijoux de tête (diadèmes, chaînes frontales) viennent souvent compléter la coiffure, qu’elle soit lâchée, tressée ou recouverte.

Modernité et fierté des racines

Certaines jeunes mariées choisissent aujourd’hui de porter une robe blanche occidentale pour la cérémonie civile ou religieuse, tout en revêtant le melhfa pour l’entrée dans la salle ou pour les danses rituelles. L’un n’exclut pas l’autre : c’est la diversité des choix qui rend hommage à l’identité plurielle des Mauritaniennes.

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