Une loi prive (enfin) les auteurs d’homicide sur conjoint de bénéficier des avantages du mariage
Le 31 mai 2024
On en parle
C’est officiel : les époux violents ne pourront plus hériter de leurs victimes, et celles-ci seront désormais protégées des dettes abusives. Le Parlement français a adopté à l'unanimité, le 23 mai 2024, une loi révolutionnaire pour lutter contre les injustices patrimoniales au sein du couple. Une nouvelle législation qui comble les lacunes existantes en matière de droit.

Le droit français présentait, jusqu'à présent, des failles importantes permettant à des conjoints violents de continuer à bénéficier des avantages matrimoniaux, même après avoir commis des actes irréparables. Un mari meurtrier pouvait ainsi hériter de sa victime, et une femme pouvait être tenue de payer les dettes de son ex-conjoint violent. Ces injustices ont conduit à une mobilisation citoyenne et parlementaire pour une réforme législative.
Le 23 mai 2024 marque ainsi un tournant majeur dans la législation française concernant les droits des conjoints, en matière d'héritage et de dettes. Le Parlement a, en effet, adopté à l'unanimité une loi qui, indépendamment d’un éventuel contrat de mariage, vise à combler toutes ces lacunes, comme le rapporte LCP. Deux articles, un objectif clair : mettre fin à des injustices flagrantes qui touchent les victimes de violences conjugales et les personnes divorcées. C'est l'ambition d'une proposition de loi (finalement adoptée) visant à corriger des “anomalies” du droit patrimonial.
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Le dispositif de “déchéance des droits matrimoniaux”
Article 1 : plus d'héritage pour les conjoints meurtriers
Cette disposition met fin à une situation inacceptable : un conjoint qui a tué son époux(se) pouvait, dans certains cas, bénéficier d'avantages liés au contrat de mariage, y compris l'héritage. La loi vient combler cette lacune, pour ne pas dire aberration, en privant désormais le conjoint meurtrier de tout avantage patrimonial issu du mariage. Une mesure essentielle pour protéger les victimes et leurs familles.
Article 2 : fin de la solidarité fiscale abusive
Autre injustice ciblée par les textes de cette loi : la solidarité fiscale imposée à certains ex-conjoints pour des dettes contractées par leur ancien partenaire. Cette disposition, souvent source de difficultés financières pour les victimes de violences conjugales, est désormais remise en question. La loi vise à faciliter la décharge de solidarité fiscale, permettant aux victimes de se libérer d'un fardeau injuste.
La disposition phare de cette loi est l’interdiction pour un conjoint meurtrier d'hériter de sa victime. Cela représente une avancée significative pour la justice patrimoniale, garantissant que les agresseurs ne puissent plus profiter des biens de ceux qu'ils ont fait souffrir. A noter que la loi prévoit également des protections renforcées pour les conjoints victimes de violence, les exemptant de payer les dettes contractées par leurs ex-conjoints violents. Un dispositif visant à éviter que les victimes ne se retrouvent doublement pénalisées, à la fois sur le plan personnel et financier.
Cette loi offre aux futurs mariés la garantie que leurs liens matrimoniaux ne seront pas exploités contre eux en cas de violence, ce qui favorisera naturellement un environnement de confiance et de respect mutuel, indispensables à une union épanouie.
Loin de se substituer au contrat de mariage - qui n'est, d'ailleurs, pas obligatoire, cette nouvelle règle juridique envoie donc un signal fort. En privant le conjoint meurtrier de tout avantage lié au mariage - y compris l'héritage, cette loi dissuadera, nous l'espérons, les violences au sein du couple et protégera mieux les personnes vulnérables concernées.
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