La circoncision, un rituel religieux sacré et festif !

Le 20 mars 2024 Et ailleurs

Rituel ancestral consistant à retirer le prépuce d'un pénis, la circoncision est ancrée dans les traditions et les cultures de nombreuses communautés à travers le monde. Célébrée comme une fête religieuse et culturelle, elle revêt une signification complexe et varie selon les contextes et les croyances.

C’est dans les vestiges de l’Egypte ancienne que l’on retrouve les premières traces de circoncision. Autrefois pratiquée par diverses cultures et religions, il n’en est plus de même dans le monde d’aujourd’hui. D’abord assez répandue chez les chrétiens pour suivre le modèle de Jésus (lui-même circoncis selon la tradition juive, ndlr), cette pratique a été peu à peu abandonnée au fil des siècles... Excepté pour les peuples juifs et musulmans, qui continuent à circoncire les jeunes de sexe masculin de leurs communautés. 

Qu'elle soit désignée par le terme de “Brit Milah”, “Khitana”, “Tahara” ou tout autre nom, la circoncision revêt, en effet, une signification toute particulière. Ainsi, au-delà de son aspect religieux ou de sa dimension traditionnelle, elle incarne un moment de joie, de partage et d'affirmation identitaire. Une pratique qui donne alors lieu à des festivités partagées en famille et entre amis, pour marquer le coup et faire savoir à l’entourage que la tradition a bien été honorée.  

Une tradition de foi et de convivialité chez les musulmans 

La circoncision est fortement recommandée dans l’islam, bien qu’elle ne soit pas explicitement mentionnée dans le Coran. Elle a lieu entre le septième jour de la naissance et jusqu’aux 13 ans de l’enfant (lorsqu’il est pubère). Réalisée en milieu hospitalier depuis que cela est devenu possible, la circoncision n'est pas effectuée n'importe quand, notamment par les musulmans. Ils ont une période de prédilection qui se situe pendant le mois de ramadan. Le 27e jour de ce mois saint est une date très prisée par la communauté musulmane pour circoncire les jeunes garçons. 

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La circoncision, avant d'être une simple opération chirurgicale, est avant tout un acte d’adoration. Elle symbolise la soumission à Dieu et marque l’appartenance à la communauté musulmane. La cérémonie de circoncision est souvent accompagnée de festivités familiales, avec la présence d’amis et de proches. 

Dans certaines communautés, il est de coutume d’organiser des danses, des chants et des repas pour célébrer cette occasion spéciale. Des fêtes où proches et amis se rassemblent autour d’un festin, comme un agneau rôti présenté entier, découpé et servi aux invités avec un assortiments de salades ou un authentique couscous traditionnel. Cela peut être également des soirées animées par un orchestre ou un DJ, où tout le monde est invité à danser, goûter et boire au buffet spécialement aménagé pour l’occasion. 

Une marque identitaire célébrée par le peuple juif 

Après l’acte de la circoncision, les juifs célèbrent, eux, la “Brith Milah”. Une cérémonie qui se veut joyeuse et significative. Famille et amis se réunissent dans un premier temps à la synagogue ou au domicile du jeune circoncis. L’atmosphère est empreinte d’émotion et de joie autour du parrain qui tient l’enfant sur ses genoux. Le “mohel” récite alors des prières spécifiques, en remerciant Dieu pour l’alliance et la protection. La communauté juive chante ensuite des psaumes et des chants traditionnels en l’honneur du petit circoncis.  

Après la cérémonie, place à la fête. Parents, proches, amis et autres invités se rassemblent autour d’une grande tablée conviviale. Il est également courant de servir du vin - symbole de joie, et de la viande, considérée comme un aliment festif. Un moment de convivialité et de célébration, où les rires et les conversations fusent de toutes parts.  

Un rituel controversé ? 

Saviez-vous que, selon l’OMS, 30 % de la population masculine mondiale était circoncise en 2009 ? Pourtant, cette pratique, bien que toujours d’actualité, ne cesse de susciter le débat. En Europe notamment. Certaines associations voient, en effet, ce rituel comme une violation des droits de l’enfant et plaident pour un choix plus éclairé : pratiquer (ou non) la circoncision une fois que l’enfant est en âge de décider.  

De l’autre, il y a les partisans, qui ventent les avantages médicaux, les implications religieuses et la richesse culturelle de cette coutume. Pour eux, la circoncision, loin d’être un préjudice, pourrait bien être la clé d’une hygiène impeccable et d’une santé solide à long terme. Selon le magazine Fémina, l’OMS encouragerait la circoncision pour lutter contre certaines maladies sexuellement transmissibles comme le Sida, par exemple (même si celle-ci ne remplace pas le préservatif, évidemment, ndlr). La circoncision aiderait aussi à se protéger contre toutes sortes d’autres infections, la calotte étant considérée comme le nid idéal pour la prolifération de bactéries. 

Quoi qu’il en soit, les différentes communautés qui pratiquent toujours et célèbrent la circoncision mettent un point d’honneur à transmettre cette coutume à travers les générations. Comment ? A travers ces occasions festives qui rassemblent petits et grands - qu'elles se déroulent dans l'intimité d'un cercle restreint ou dans la solennité d'une grande cérémonie, qui permettent de renforcer les liens familiaux et sociaux qui les unissent. 

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