Le nora, une danse de partage et de transmission
Le 10 janvier 2022
Et ailleurs
Le nora, spectacle traditionnel du sud de la Thaïlande, est avant tout une danse qui s’apparente à un show, gracieux et multicolore, servant à ses pratiquants à honorer leurs ancêtres mais aussi et surtout à célébrer la joie et la communauté lors de rassemblements festifs. Un art séculaire consacré au “patrimoine culturel immatériel” de la Thaïlande, le 15 décembre dernier.
En France, si une fête de mariage commence toujours par l’ouverture du bal, comprenant (souvent) une valse (ou un slow, c’est selon) partagée par la mariée et son père, que l’on célèbre un succès par l’ouverture d’une bouteille de champagne, et que des chorales et chœurs se font entendre quand revient Noël, dans le sud de la Thaïlande, c’est le nora qui règne en maître sur les événements et temps forts de fête en tout genre.
Le nora est important pour les habitants. A cela, le président Vichien Rattanaboono, du groupe de danse de la province Narathiwat, explique, dans le média Géo, qu'il y a deux raisons. “D’abord, c’est un divertissement. La danse transmet des messages qui enseignent aux gens à faire le bien pour avoir un bon karma. Et deuxièmement, c’est un cérémonial et des croyances, exécutés lors d'événements destinés à montrer notre respect pour nos enseignants et nos parents. C’est pour montrer notre gratitude.”
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Une coutume, certes, méconnue pour la plupart d’entre nous, mais que l’Unesco a souhaité mettre en lumière aux yeux de tous. Et pour cause : cette tradition rassemble. Son inscription récompense les efforts des communautés locales sur la reconnaissance de leur travail et leur intention de transmettre cet art aux générations à venir, perpétuant la danse ancestrale.
Un art dramatique et une épopée qui réunit
Mélange de danse, de chant et de récit, cette tradition trouve ses racines en Inde et est pratiquée, depuis de nombreux siècles, dans les provinces du sud de la Thaïlande. La danse a pour but de renforcer les liens sociaux ainsi que la vie culturelle au sein de la population locale. Le nora est pratiqué dans les centres communautaires locaux, lors de foires organisées dans les temples, mais aussi à l’occasion des événements culturels.
Persée nous apprend ainsi que, traditionnellement, le nora s’appelait Lakhon Chatri. C’est l’extrême popularité de l’histoire du Jataka Manora, dans le sud, qui lui a volé son nom. Ce spectacle raconte l’histoire d’un prince local qui tente de sauver Manora, une princesse mi-humaine, mi-oiseau. Par ailleurs, la légende d’origine a une trame semblable. Un exil, une famille séparée ainsi qu’un héros dont les grandes vertus et la persévérance provoquent le pardon du père et la réunion de la famille. Les deux récits mettent l’accent sur l’importance de la bonne entente familiale. Une valeur que l’on souligne également en Europe, lors de repas de famille, fête de mariage ou d’anniversaire.
Les spectacles sont ultras élaborés et peuvent durer trois jours. Les danseurs se déplacent gracieusement en cercle, habillés de leurs robes perlées, de coiffes ou de couronnes, de foulards ornementés et d’une queue leur donnant l’apparence d’un oiseau. Ils prennent des poses semblables à celles d’un oiseau. Un orchestre de petit tambour ainsi que de “pi nai” (un instrument qui ressemble à un haut de bois, ndlr) crée le rythme.
Un art festif qui rythme les événements
Le nora est aux Thaïlandais ce que le ballet classique est aux Français. Un art à travers lequel est souvent raconté des drames romantiques. Au début, strictement considérée comme une danse de cérémonie, le nora était interprété par des artistes qui sortaient obligatoirement d’une école de danse où il était spécifiquement enseigné. Il s’est modernisé avec le temps, en s’affranchissant peu à peu des règles académiques. L’interprétation d’un drame ou d’une comédie lyrique reste de rigueur, mais les acteurs peuvent se permettre des libertés et proposer des mouvements rythmiques improvisés.
Cet art culturel thaïlandais, qui met à l’honneur des bonnes actions et le respect des aînés peut parfaitement s’intégrer dans le cadre de l’un de vos événements. N’hésitez pas, lors de l’anniversaire d’un de vos parents, par exemple, à faire venir des prestataires qui pourront vous (re)plonger dans cette culture qui, peut-être, est la vôtre afin de la faire découvrir à vos convives qui eux, peut-être, ne la connaissent pas du tout.
En France, la multiculturalité est déjà présente et l’envie partagée de découvrir de nouvelles formes d’art n’est plus à prouver. Faire venir des danseurs professionnels de cette tradition, lors d’un repas de famille comme à l’occasion d’un anniversaire, pourra être un moment de partage, pour petits et grands. Faites donc voyager vos proches à travers un show théâtrale, rythmique et délicat. Les valeurs qu’inculque cette danse se retrouvent dans toutes les fois !
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