Norouz : le Nouvel An iranien, un voyage au cœur des traditions
Le 10 mars 2025
Et ailleurs
Chaque année, avec l’équinoxe de printemps, une explosion de joie, de couleurs et de traditions illumine l’Iran et de nombreux pays d’Asie centrale. Norouz, qui signifie littéralement "nouveau jour", n'est pas simplement un changement de calendrier, mais une fête millénaire qui incarne le renouveau, l’harmonie et l’unité. À travers ses rituels ancestraux, ses festins partagés et ses messages d’espoir, cette célébration, inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité, s’affirme comme un véritable symbole de sens et de fraternité, transcendante au-delà des frontières.

Tout comme le Nouvel An chinois, le Nouvel An japonais, le Nouvel An musulman ou encore le passage à la nouvelle année du calendrier grégorien, chaque culture possède ses propres rites pour marquer le début d’un nouveau cycle. Parmi elles, Norouz, le Nouvel An iranien, se distingue par son lien intime avec la nature et le passage des saisons.
Célébré depuis plus de 3 000 ans, Norouz trouve ses racines dans la Perse antique et le zoroastrisme, une ancienne religion qui considérait l’équinoxe de printemps comme un moment sacré. Aujourd’hui, cette fête n’est pas seulement observée en Iran, mais aussi dans plusieurs pays d’Asie centrale et du Moyen-Orient, comme l’Afghanistan, l’Azerbaïdjan, la Turquie et le Kurdistan.
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En 2009, l’UNESCO a inscrit Norouz sur sa liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité, soulignant qu’il "promeut les valeurs de paix et de solidarité entre les générations et au sein des familles, ainsi que la réconciliation et le bon voisinage." L’année suivante, en 2010, l’ONU a proclamé le 21 mars comme Journée internationale de Norouz. Cependant, la fête elle-même est célébrée entre le 19 et le 22 mars, en fonction des calendriers et de l’équinoxe du printemps, comme le souligne l'article de National Geography.
Mais Norouz, ce n’est pas seulement une date sur un calendrier : c’est une philosophie de vie, une célébration du renouveau et de l’espoir. Pendant plusieurs jours, les familles se réunissent, préparent des repas festifs, décorent leur maison et réalisent des rituels porteurs de sens.
Les préparatifs pour le Norouz
Le Nouvel An iranien ne se limite pas à un simple jour de célébration : il s’anticipe et s’accompagne de nombreuses traditions riches en symboles. L’un des premiers rituels est le "Khaneh Tekani", littéralement "secouer la maison". Ce grand ménage de printemps vise à purifier son intérieur et à chasser les mauvaises énergies avant d’accueillir la nouvelle année dans un environnement sain et harmonieux.
Autre moment clé des festivités : Tchaharchanbé-Souri, la fête du feu, qui se déroule le dernier mercredi avant Norouz. Cette nuit-là, les Iraniens allument de grands feux et sautent par-dessus les flammes en récitant une phrase symbolique : "Je te donne ma pâleur, tu me donnes ta force", demandant ainsi au feu de leur transmettre son énergie pour commencer l’année en pleine vitalité. Une autre tradition consiste à frapper aux portes avec des cuillères, un rituel censé éloigner la malchance.
Cette période est également marquée par un hommage aux ancêtres. Beaucoup se rendent dans les cimetières, où ils apportent des offrandes aux morts. Certains croient que les esprits des ancêtres rendent visite aux vivants pendant les derniers jours de l’année, ce qui renforce encore davantage le caractère spirituel de Norouz.
La table du Haft-Sin : un symbole fort du Nouvel An
Le cœur de Norouz réside dans la fameuse table du Haft-Sin, une composition décorative qui regroupe sept éléments dont le nom commence par la lettre "S" en persan. Chacun de ces objets représente un souhait pour la nouvelle année :
- Sabzeh (pousses de blé ou de lentilles) : renouveau et fertilité
- Samanu (pâte sucrée de blé germé) : abondance et prospérité
- Senjed (fruit du jujubier) : amour et sagesse
- Sir (ail) : protection et santé
- Sib (pomme) : beauté et vitalité
- Somāq (baies de sumac) : patience et renaissance
- Serkeh (vinaigre) : sagesse et longévité
À cette table, viennent souvent s’ajouter un miroir (réflexion et honnêteté), des œufs peints (fertilité), un poisson rouge (vie et mouvement) et un livre sacré ou un recueil de poèmes de Hafez, grand poète persan.
13 jours de célébrations
Norouz ne dure pas qu’un jour ! Pendant 13 jours, les familles se réunissent, rendent visite à leurs proches et échangent des cadeaux. Les enfants reçoivent souvent des étrennes sous forme de billets neufs, symbolisant la prospérité pour l’année à venir.
Le treizième jour, appelé Sizdah Bedar, marque la fin des festivités. Ce jour-là, les familles sortent en pleine nature pour pique-niquer et se débarrasser des énergies négatives accumulées. Elles jettent aussi le Sabzeh (les pousses de blé de la table du Haft-Sin, ndlr) dans une rivière, un acte qui symbolise le retour de la nature à son cycle.
Une fête qui traverse les frontières
Avec les migrations et la diaspora iranienne, Norouz est aujourd’hui célébré partout dans le monde, des grandes villes européennes aux États-Unis. De nombreuses communautés organisent des festivals culturels, des repas festifs et des spectacles de musique traditionnelle, partageant ainsi cette tradition avec un public toujours plus large.
Au-delà de son ancrage historique, Norouz reste une fête résolument moderne, qui porte un message universel de paix, d’unité et de renouveau.
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