Green Wedding : Se marier, oui, mais pas au détriment de l'écologie !
Le 31 mars 2020
On en parle
Bien résolus à consommer autrement pour le bien de la planète, les futurs époux n’hésitent plus, aujourd’hui, à désacraliser des postes de dépenses - comme celui de la robe de mariée - que l’on croyait intouchables. Ils sont locavores, chineurs professionnels… et réinventent le mariage à leur image.

Les Français se marient. Eh oui ! Bien qu’un poil moins nombreux qu’en 2018, ils sont 227 000 (vs près de 235 000) à avoir échangé leurs vœux en 2019, a dévoilé l’INSEE. Des couples heureux... et engagés en faveur du développement durable. Rien de présomptueux à cette affirmation, car les professionnels de l’organisation de mariage sont unanimes sur le sujet : les noces éco-responsables sont furieusement tendances. Et ce depuis plusieurs années maintenant. Ce que corrobore, notamment, le Magazine de la Faireparterie dans son infographie indiquant que “le mariage éco-responsable demeure une valeur phare de 2020”.
Aussi, désireux de préserver le fragile équilibre de la Terre, certains amoureux ne reculent devant aucun effort pour passer l’un des plus beaux jours de leur vie sans davantage porter préjudice à l’écosystème qui est le nôtre. Et c’est toute la célébration de l’union, de ses prémices à sa concrétisation, qui s’en trouve métamorphosée.
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Portés par les valeurs communes et les réflexions personnelles qui sont les leurs, ne succombant pas au chant des sirènes du consumérisme marital, les tourtereaux sont de plus en plus nombreux à vouloir casser les codes du mariage, tels qu’ils sont martelés par la société. Il ne suffit désormais plus d’acheter pour acheter afin d’afficher son bonheur aux yeux de tous… mais bien d’acheter juste. Moins de paillettes et moins de gâchis, donc, pour plus d'économies et d'écologie.
De l’importance du bien-manger à son mariage
Riche d’enseignements, le baromètre intitulé “les Français et le budget mariage”, réalisé par OpinionWay pour Sofinco (février 2019), révèle ainsi que, pour une cérémonie comprenant en moyenne 65 convives (+1 invité par rapport à 2018), nos compatriotes seraient prêts à investir, en moyenne, 8 142 €. Soit un peu plus de 125 € dépensés par personne, financés par leur propre épargne plus que par le coup de main des parents, la contraction d’un prêt ou le sponsoring.
Et parmi les postes de dépenses les plus importants pour les sondés : le repas (54 % ; il comprend la pièce-montée mais pas les boissons). Un temps fort gourmand pour lequel seulement 13 % seraient prêts à faire des économies.

Comment cela se traduit éco-responsablement parlant ? Essentiellement par le choix d’un traiteur situé proche du lieu de noces, travaillant des produits locaux, frais, de saison, idéalement issus de l’agriculture biologique et éthiques pour confectionner un menu de mariage de haute voltige.
Un prestataire pour qui “le meilleur déchet est celui que nous ne produisons pas”, qui sert à l’assiette (lavable et réutilisable, ou compostable) de manière à limiter le gaspillage alimentaire et qui garde de côté les éventuels restes pour les remettre à ses clients. On peut, par exemple, citer Ethique & Toques, Vegga Bio, Té Traiteur ou encore, Grain de Vie.
L’art et la manière de choisir la bonne salle
Des interrogés qui se montrent, par ailleurs, moins frileux à l’idée de revoir à la baisse le budget alloué au lieu de cérémonie, de façon à pouvoir mieux maîtriser leurs dépenses (30 %). Mais qui, cependant, le considèrent tout de même comme étant le deuxième poste de frais le plus important (13 %).

C’est la raison pour laquelle ceux qui sont tout entiers dévoués à la cause, soucieux de laisser l’empreinte carbone la plus petite possible, ont tendance à privilégier les espaces de réception situés à proximité de chez eux et/ou de la mairie/de l’église. Des établissements, parfois éco-conçus, auxquels il est simple d’accéder à pied ou en vélo plutôt qu’en voiture.
Tenues de mariage : à chiner ou à louer ?
Être endimanché pour se passer la bague (éthique de préférence, comme celles proposées par Paulette à Bicyclette) au doigt est une tradition vieille comme le monde. Il n’a, pour autant, pas toujours été question de devoir s’acheter des habits en particulier pour pouvoir célébrer ce jour. Serait-ce la raison pour laquelle 31 % des personnes sollicitées pour le baromètre sus-cité ont déclaré qu’ils pourraient rogner le budget dédié à leur tenue de cérémonie ? Peut-être bien que oui.
De manière à limiter la production de déchets textiles et de pollution (la mode émettrait 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année, selon l’ADEME), les mariés en devenir n’hésiteraient plus à se tourner vers des créateurs usant de tissus recyclés pour leurs créations et/ou à faire le tour des friperies pour chiner smoking et robe de mariée de seconde main. De quoi se donner l’opportunité de dénicher des pièces rétro ou vintage à souhait.
Puis d’autres vont encore plus loin dans la démarche. Parce que le prix d’un costume, comme celui d’une meringue, peut varier du simple au double et vite revenir cher pour un vêtement qui n’est pas nécessairement appelé à être de nouveau porter un jour, sa location se pose comme une solution pour les futurs époux. Et ce, grâce à des vestiaires comme Graine de Coton, Les Deux Oursons ou Les Cachotières.
Quand la récup se fait déco
Autre pôle de dépenses important : les ornements. Accessoiriser la salle de réception et ses tables en fonction du thème choisi peut vite faire grimper la note. Et c’est tout aussi rapidement qu’une question se pose : après les festivités, on en fait quoi de la déco achetée ? A cette interrogation, les aficionados du mariage écolo semblent avoir trouvé deux réponses : la location de décoration (Options, Vaisselle Vintage, French Antique Decor, Ô Bonheur des Dames ou, encore, Nabie Loc) et la récupération.
C’est ainsi que des caisses de vin en bois accueillent des fleurs à rempoter et que les bouteilles de verre se font vases. Tonneaux et tourets, eux, se transforment en tables au charme rustique sur lesquelles, pommes de pin et branches, glanées ça et là dans la nature, accompagnées de pétales, s’invitent. Une touche de végétation luxuriante peut, quant à elle, être apportée par des plantes vertes poussant en pot… qu’il suffit de ramener à la maison une fois la journée de rêve terminée.
A noter que les fleurs (et l’herbe des pampas) sont, bien évidemment, de la partie. A condition, bien sûr, d’être séchées... ou cultivées, de façon locale et raisonnée, par des horticulteurs respectant le rythme des saisons ! Ce que font, par exemple, Drissia, Fleurs d’ici et Fleurivore (dont les bouquets sont censés être aussi beaux que bons). Ce qui n’empêche pas pour autant les plus créatifs d’oser, pour le bouquet de la mariée comme pour la décoration de table, les fleurs en origami...
Vers la fin des dragées et de l’électroménager ?
Les présents à remettre aux invités font, eux aussi, partie intégrante du budget à prévoir par les futurs époux. Simplement parce qu’ils sont une manière, pour ces derniers, de remercier les convives qui ont fait le déplacement jusqu’à eux pour célébrer le plus beau jour de leur vie. C’est pourquoi, afin de leur apporter cette dimension éco-responsable si chère à leur cœur, certains n’hésitent plus à remplacer les traditionnelles dragées par des surprises plus locales, comme des petits pots de miel produits par les apiculteurs du coin, des spécialités culinaires à grignoter, propres à la région où se déroule le mariage, des flacons d’huile d’olive, des bougies en cire végétale et bio, etc…
Puis ils se fendent de listes de cadeaux de mariage solidaires, au lieu de demander appareils à raclette ou à fondue et autres participations aux frais du voyage de noces. A équiper les nouveaux ménages : ce à quoi servait ladite liste traditionnellement. Mais le recul de l’âge du premier mariage observé depuis plus de 20 ans en France (selon l’INSEE, en 2019, les femmes se sont mariées en moyenne à 36,1 ans et les hommes à 38,6 ans) tend à faire perdre de son sens à cette pratique.
Ne manquant de rien, les amoureux seraient, donc, plus enclins à donner la priorités aux autres. Et inviteraient volontiers leurs convives à soutenir des œuvres caritatives ou des ONG comme Médecins Sans Frontières, Oxfam et Unicef.
Des invitations écologiques
Plus respectueux de l’environnement, parfois généreux (comme ceux de l’Unicef servant à annoncer une naissance), les faire-part et autres menus papier le sont aussi. Les professionnels de la papeterie sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à s’engager sur le créneau du développement durable. Et à user de matériaux labellisés “imprim’vert” et/ou “FSC” (sans impact sur le patrimoine forestier), à l’instar de Atelier Marier, Atelier d’Elsa, Paper and Kraft ou, encore, de Kardamome, pour leurs produits.

Autant de cartons d’invitation, personnalisables à l’envi, garantis biodégradables… qui se déclinent également en version ensemencées ! C’est ainsi qu’en plantant les bulletins proposés par Growing Paper, par exemple, les invités peuvent se retrouver avec des légumes et aromates (carotte, feuilles de chêne, laitue, romaine, roquette, basilic, mélisse, citronnelle, menthe) ou des fleurs (coquelicots, fleurs des champs, myosotis) !
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