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Le gui du nouvel an, plante à bisous porteuse de symboles

Accueillir la nouvelle année, oui. Sous le gui, c’est encore mieux. Mais connaissez-vous réellement l’origine et l’histoire de cette tradition ? Élément décoratif lors des repas de Noël, le gui est aussi porteur de nombreux symboles et est considéré comme “plante à bisous”. Entre druide, superstition et croyance, l’histoire du gui de l’an neuf va en tout point vous ravir et qui sait, faire de cette tradition la vôtre pour les années à venir.

Adobe Stock - Photo d'illustration - Un couple qui s'embrasse sous une plante de gui, à côté de son sapin de Noël.

Les fêtes de fin d’année se sont vues attribuer, au fil des années, des fleurs représentatives et significatives qui content leur histoire et toutes les traditions qui en découlent. Si Noël a choisi le houx, le Nouvel an, quant à lui, a posé ses yeux sur le gui. Cet arbrisseau, communément surnommé “arbuste de la lune”, doit cette appellation au fait qu’il soit rond et “suspendu” dans le ciel et que ses baies blanches s’apparentent à l’astre de la nuit.

“O Ghel an Heu”, disaient-ils !

Bien qu’étant perçu comme un végétal parasite, toxique pour l’Homme et envahissant pour la végétation environnante, le gui était une plante vénérée par les druides de la société celtique d’antan, rappelle La Gazette du Patrimoine. Pour les plus observateurs d’entre nous, Panoramix, druide respecté dans le village d’Astérix, a d’ailleurs utilisé le gui pour la potion magique que nous connaissons tous !

Les Celtes lui avaient, eux, donné le nom de “rameau d’or”. Mais pourquoi l’idolâtraient-ils autant ? Tout simplement parce qu’en hiver, lorsque toute la nature se repose, seul le gui demeurait intact et rayonnait de plus bel encore parmi tous les autres végétaux qui, eux, se fanaient, lui concédant ainsi le symbole d’immortalité.

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Pour célébrer la venue prochaine du printemps après le solstice d’hiver, les druides avaient alors pour coutume de couper le gui sacré le sixième jour de la lune, afin que la plante conserve toutes ses vertus, et clamaient “O Ghel an Heu”, qui signifie “que le blé germe”. Contrairement à ce que nous croyons, le gui n’est donc pas à l’origine de cette expression mais au fil du temps, elle fut déformée, notamment par les enfants qui réclamaient l’aumône, ce qui lui donna un tout autre sens, “Au gui l’an neuf”.

Une plante aux multiples symboles

L’habit ne fait pas le moine. En effet, il est difficilement concevable qu’une aussi petite plante que le gui puisse avoir autant de vertus et de symboliques. Et pourtant... Outre l’immortalité que lui conféraient les druides, le gui est également symbole de prospérité, de chance, de bonne santé et se révèle un porte-bonheur.

Si les Celtes avaient pour habitude d’accrocher des couronnes de gui aux maisons, c’était principalement pour les protéger des mauvais sorts et de toutes maladies. Les druides, quant à eux, voyaient en lui un pouvoir de guérison, de fertilité pour les femmes et de protection contre la sorcellerie pour les hommes.

Le baiser sous le gui

Si les chrétiens ont considéré cette tradition comme païenne et ont essayé de l’éteindre, il n’en reste pas moins que le gui a su tenir debout contre vents et marées. Il se fraya une place dans les traditions et coutumes populaires, donnant ainsi naissance à la tradition que nul n’est censé ignorer (d’accord, ce n’est pas la loi, mais quand même) : celle de s’embrasser sous une boule de gui le 1er janvier, pour appeler l’abondance et une longue vie à se déverser sur la nouvelle année.

Lorsque des ennemis se rencontraient sous une branche de gui dans la forêt, ils devaient alors déposer les armes et faire une trêve jusqu'au lendemain. C'est de là que viendrait la coutume d’échanger un baiser sous une boule de gui, en signe d'amitié et de bienveillance.

Une coutume qui semble, donc, bien antérieure au XXIème siècle. Il semblerait, en effet, qu’elle existait déjà à l'époque des fêtes grecques des Saturnales, liées au solstice d’hiver. Elle aurait également fait partie du rituel lors des mariages à cette même ère. S’embrasser sous le gui est aujourd’hui une tradition qui perdure au Canada et en Europe, depuis que l’Angleterre a instauré la “kissing ball”.

Si deux tourtereaux s’embrassent sous une boule de gui, alors le couple fait la promesse de se marier dans l’année. De nos jours, la symbolique reste la même, car elle annonce une heureuse vie de couple pour les amoureux.

Le gui : un élégant élément décoratif pour les fêtes

Tout comme le houx, le gui peut être utilisé comme plante décorative pour embellir, par exemple, votre table et surprendre vos convives grâce à une décoration à la fois festive et épurée. Réparties de part et d’autre de votre chemin de table, des boules de gui, ou quelques feuilles de la plante, accompagneront avec élégance votre belle vaisselle. Mais veillez à bien garder un œil sur vos bambins si vous optez pour du gui frais, car c’est une plante très toxique.

Vous pourrez également en faire une couronne à suspendre aussi bien à aux poutres d’une charpente en bois qu'au-dessus d’une cheminée, pour changer de la couronne de houx habituelle.

Pour les plus créatif.ve.s et habiles de leurs mains, confectionner des branches de gui avec de la feutrine pour les offrir aux invités le jour-j pourrait, par ailleurs, être une activité à faire en famille (de 7 à 77 ans) à l’approche des fêtes de fin d’année. De la même manière que vous pourriez envisager la confection des boules du sapin de Noël à faire soi-même : une boule transparente, du gui, quelques minuscules pommes de pins et le tour est joué !

Et vous, quelle(s) tradition(s) vous tien(nen)t à cœur pour vous aider à franchir le cap de la nouvelle année ? Dites-le-nous par commentaire, sur Facebook, ou par le biais de ce formulaire.   

Suggestions de lieux de réception

La Colo
La Colo Martincourt (54380)
Le Scarlett
Le Scarlett Paris 6ème (75006)
Château du Bois Guy
Château du Bois Guy Parigné (35133)

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