Mariages durables : faut-il vraiment se ressembler pour s’aimer longtemps ?
Le 17 octobre 2025
On en parle
"Qui se ressemble s'assemble." Cet adage millénaire a façonné notre vision de l'amour : les couples qui partagent les mêmes goûts, les mêmes valeurs et une vision commune du monde seraient plus à même de durer. Pourtant, une étude récente remet en question cette croyance et révèle un facteur bien plus déterminant dans la réussite conjugale.

Dans le grand récit des relations amoureuses et conjugales, deux croyances s’affrontent comme des aimants inversés. D’un côté, l’idée romantique selon laquelle les âmes jumelles, alignées dans leurs goûts, leurs valeurs et leurs rêves, sont promises à un bonheur conjugal durable. De l’autre, une intuition plus instinctive, presque magnétique : les opposés s’attirent. Le feu et l’eau, le rêveur et le pragmatique, le solitaire et le mondain — autant de duos qui intriguent, fascinent, et parfois durent. Ces croyances structurent notre imaginaire amoureux, nourrissent les mythes du mariage, et influencent même nos comportements sur les applications de rencontre.
Mais une étude récente, publiée dans le Journal of Social and Personal Relationships et relayée par le magazine Psychologies, vient bousculer ces certitudes. Selon les chercheurs de l’Université du Michigan, ce n’est pas ce que nous partageons réellement avec notre partenaire qui compte, mais ce que nous croyons partager. Une nuance décisive, qui pourrait bien transformer notre compréhension de la longévité amoureuse. Entre perception et réalité, où se niche le véritable secret des couples qui durent ?
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Le mythe de la ressemblance parfaite mis à l'épreuve
Pendant des décennies, psychologues, sociologues et développeurs d'applications de rencontre ont défendu la même théorie : plus deux personnes se ressemblent, plus leur relation a de chances de prospérer. Cette conviction s'est infiltrée partout, des conseils de grand-mère aux questionnaires de compatibilité amoureux les plus sophistiqués. Les sites de rencontre comme Meetic, Tinder ou eHarmony ont même fait de cette promesse leur argument commercial principal, affirmant pouvoir prédire la réussite d'un couple grâce à des algorithmes analysant des centaines de critères de similarité.
@olivia_dureacuire On a tous des critères quand on cherche a rencontrer quelqu'un. Je commence a faire la liste des miens mais plus elle est longue plus ça va être compliqué de m'approcher. Hahaha #meetic #SeriousDatingCrazyLove ♬ son original - dureacuire
Mais voilà que cette méta-analyse monumentale, synthétisant 339 études menées sur plusieurs décennies, vient ébranler cet édifice théorique. Les résultats sont sans appel : les ressemblances objectives entre partenaires n'ont qu'un impact limité, voire négligeable, sur la satisfaction conjugale et la durée des relations. L'écart entre ce que nous croyons intuitivement et ce que révèlent les données empiriques est vertigineux.
L'étude qui bouscule les certitudes
Pour vérifier l’impact réel des ressemblances sur la solidité conjugale, les chercheurs de l’Université du Michigan ont focalisé leurs études sur six domaines majeurs : les valeurs, les traits de personnalité, les loisirs, l’apparence physique, la démographie (âge, niveau d’éducation, origine sociale, ndlr.) et les habitudes amoureuses. Le verdict surprend : parmi ces critères, seule la similarité démographique – notamment le niveau d’éducation – montre un lien modéré avec la stabilité du couple. Avoir suivi un parcours académique comparable facilite sans doute une entente quotidienne, grâce à des références partagées et des attentes de vie professionnelle similaires. En revanche, partager les mêmes goûts musicaux, avoir des opinions politiques identiques ou encore présenter les mêmes traits de personnalité n’offre aucune garantie de complicité amoureuse.
C’est ici qu’émerge la véritable clé du lien, révélée par Annika From, doctorante à l’Université du Michigan et autrice principale de l’étude. Elle met en évidence un paradoxe : ce n’est pas la ressemblance objective qui nourrit le couple, mais la ressemblance perçue. Les partenaires qui croient partager des points communs, même faibles ou inexistants, déclarent des niveaux de satisfaction plus élevés. Autrement dit, l’impression d’être en faire qu’une seule personne dans un couple suffit à renforcer la complicité. Cette perception agit comme un cercle vertueux : elle favorise le sentiment d’être compris, consolide la confiance, facilite la communication et rend les différences réelles plus acceptables, presque secondaires.
Quand les croyances l'emportent sur les faits
Cette prééminence de la perception sur la réalité s'explique par plusieurs biais psychologiques qui façonnent notre vision du partenaire. Le biais de confirmation, notamment, nous pousse à remarquer et à mémoriser préférentiellement les informations qui confirment notre sentiment de proximité, tout en minimisant ou en oubliant les divergences.
Il existe aussi le phénomène de projection : nous avons tendance à supposer que notre partenaire pense et ressent comme nous, surtout dans les domaines qui nous tiennent à cœur. Cette projection crée une illusion de similarité qui, paradoxalement, renforce véritablement les liens. De même, l'accommodation mutuelle fait que les couples qui durent finissent par harmoniser progressivement certains aspects de leur vie, créant ainsi une convergence réelle qui valide rétrospectivement leur sentiment initial de proximité.
La méthodologie de l'étude révèle un autre élément crucial. Les recherches les plus rigoureuses, celles qui prennent en compte ces biais personnels et utilisent des méthodes de mesure objectives, trouvent systématiquement des effets plus faibles de la similarité réelle. Les études plus anciennes ou moins contrôlées, en revanche, tendent à surestimer l'importance des ressemblances objectives, précisément parce qu'elles ne neutralisent pas ces biais de perception.
Doit-on repenser notre quête amoureuse ?
Les conclusions de cette étude obligent à revoir la notion même de compatibilité dans le couple. Elles révèlent que la course au partenaire “copié-collé” repose en grande partie sur une illusion rassurante. Les similarités objectives – goûts, opinions, traits de caractère dans la vie de couple – n’expliquent presque rien du bonheur conjugal. Seules les ressemblances démographiques, notamment le niveau d’éducation, semblent jouer un rôle mesurable en offrant des références culturelles et sociales communes.
Mais l’essentiel se joue ailleurs : dans la construction d’un sentiment partagé de complicité. Comme l’explique Annika From,, ce sentiment subjectif d’être “sur la même longueur d’onde” pèse bien plus lourd que les ressemblances mesurables. Il ne s’agit pas d’un donné figé, mais d’un travail relationnel.
Concrètement, ce ressenti s’entretient par la communication authentique et régulière, qui crée une culture de couple faite de références communes et de projets partagés. Il repose aussi sur la capacité à transformer les différences en complémentarités, en valorisant ce que l’autre apporte plutôt que d’y voir une menace. Enfin, il se nourrit de gestes quotidiens : souligner les moments de complicité, exprimer verbalement son attachement, multiplier les expériences vécues ensemble.
Plutôt que de chercher obsessionnellement notre jumeau parfait, peut-être devrions-nous cultiver l'art de nous sentir proches, de construire ensemble une histoire commune où les différences deviennent des ponts plutôt que des fossés. Car en amour, la magie réside moins dans ce que nous sommes objectivement que dans la façon dont nous choisissons de nous percevoir et de nous comprendre mutuellement.
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