Zoom sur... la collection de robes de mariées féministes de la créatrice Eun Pyo Hong qui affole la Fashion Week de Paris
Le 03 mars 2023
Mode
L'Institut Français de la Mode a ouvert le bal, le 27 février, des défilés de la Semaine de la Mode parisienne, avec un spectacle placé sous le signe de l'audace. Pour clore le show, Eun Pyo Hong, styliste sud-coréenne, a livré une ode à la sologamie, avec ses robes en mailles immaculées. Une collection qui parlera certainement aux futures épouses modernes désireuses de casser les codes le jour J.

Les étudiants de l'IFM Master of Arts ont présenté, lundi 27 février, le fruit de longs mois de travail, et une chose est sûre : le résultat est plus que brillant. Alors que le monde de la mode est souvent accusé de promouvoir des stéréotypes sexistes et de véhiculer une vision dépassée des femmes, certains créateurs ont cette fois cherché à défier ces normes et à proposer des vêtements qui célèbrent la force et l'indépendance de celles-ci.
C’est le cas d’Eun Pyo Hong, née à Séoul. Sa dernière collection de robes nuptiales féministes présentées pour clôturer le lancement de la Fashion Week de Paris a suscité l'attention de toutes et tous. Et pour cause : elle ne ressemble à aucune autre. Au lieu des robes traditionnelles qui mettent l'accent sur la pureté, la docilité et l'innocence de la mariée, ses créations ont une esthétique radicalement différente. Les tenues étaient ornées de messages féministes audacieux tels que "Le pouvoir est une attitude" et "Femme forte".
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Les tissus, quant à eux, sont luxueux et modernes, avec des découpes audacieuses et des détails exquis. En somme, la collection d'Eun Pyo Hong montre que les épouses peuvent être à la fois féminines et fortes, romantiques et déterminées. Elle démontre aussi que la mode peut être un moyen de renforcer l'estime de soi et de transmettre un message social important. L’idée étant de vous rappeler à vous, mesdames, à quel point vous êtes belles, intelligentes et capables de réaliser tout ce que vous souhaitez.
Ode à la sologamie et robes gâteau
Qui a dit qu’il fallait être deux pour s'unir ? S’il peut sembler un peu cocasse de vouloir s’épouser soi-même, ce n’est, en réalité, pas complètement dénué de sens, bien au contraire. Cela porte même un nom : la sologamie. Un choix de plus en plus plébiscité, puisqu’il permettrait, entre autres, de renforcer son amour propre et de considérer que son bonheur ne dépend pas des autres. Se dire “oui” à soi-même symboliserait aussi l’accomplissement et la force... et non pas la solitude, comme on pourrait le croire.
C'est ce message que souhaite faire passer Eun Pyo Hong, avec sa collection féministe baptisée "I said Yes, to myself" (soit, "je me suis dit “oui” à moi-même", ndlr). "Lorsqu'on regarde les films Disney, ou alors les séries comme Sex and the City, se dessinent indirectement les anxiétés et les angoisses typiquement féminines d'être abandonnée, souligne Eun Pyo Hong. Je me suis toujours demandé pourquoi les femmes ont autant peur d'être quittées, même quand elles sont des princesses, elles ont une jolie vie et une carrière qui leur est propre", explique-t-elle.
Même si ce type d’union n’est pas un statut reconnu par la loi (il n’est donc pas possible de l’officialiser dans une mairie, ndlr), beaucoup ressentent tout de même l’envie de donner vie à une véritable cérémonie, souvent en compagnie de la famille et des amis. C'est donc souvent l'occasion d'organiser une cérémonie laïque qui permet d’énoncer et d’officialiser ces engagements (envers soi-même), le tout, entouré de celles et ceux qui nous sont chers.
Et pour aider les futures épouses audacieuses dans cette démarche, la styliste a tout prévu, en présentant une sélection de robes en mailles, immaculées. Parmi elles, une tenue fendue sur le devant pour dévoiler des collants brillants en résille, dont la longue traine arborait un message manuscrit - à la manière de la crème sur les pâtisseries, sur laquelle était brodée de perles nacrées. Une "robe gâteau" ultra gourmande a, elle aussi, fait des émules.
Celle-ci imitait une généreuse pièce montée, ornée de fleurs blanches et rose pâle typique des cérémonies de mariage, et était complétée par une paire de baskets compensées "idéales pour courir et s'enfuir de l'autel", a confié la designer au magazine Fashion Network. Elle souligne "le côté fun, positif et la sérénité que l'on acquiert lorsqu'on se marie avec soi-même, on peut avoir son gâteau et le manger toute seule !", rapporte Fashion Network.
Vous l’aurez compris, la collection de robes de mariées d'Eun Pyo Hong montre que la mode peut être un outil puissant pour changer les perceptions sociales et pour inspirer les femmes à être fortes et indépendantes. Et, qui sait, peut-être que d'autres créateurs suivront son exemple et que ce secteur se révélera bientôt être un espace d'expression pour les valeurs féministes.